passez faire un tour à la boutique: doctorak.co

samedi 27 février 2010

Soyez créatifs avec Batman & Robin

Le titre Batman & Robin Comic Generator explique pas mal bien ce qui est en jeu sur ce site: on peut ajouter ce qu'on veut dans les phylactères des images. Pour le moment il y en a seulement trois, mais la tension dramatique est là, alors ça passe bien un petit dix minutes quand t'es en grosse rédaction sale d'affaires sérieuses de pas le temps de poster une note sur Doctorak, GO.

Intitulée "la lune de miel", ma bande dessinée cherche à conscientiser une population vulnérable à la violence conjugale aux dangers de ce moment trompeur que les spécialistes en intervention nomment "la lune de miel".

Et maintenant PLACE à ma CRÉATION!



Que d'aventures. Lien vers le site Batman & Robin Comic Generator

mardi 23 février 2010

Noise à Bruxelles

C'était à Bruxelles il y a un an. La séance de dédicaces venait de terminer à la Foire du livre. Évidemment, quand c'est la première fois que tu passes dans une ville où personne te connaît, dans un pays où personne te connaît, dans un continent où tu connais six personnes, ça se bouscule pas pour avoir ton autographe. Pf. Robert Giroux et la délégation du Québec voulaient nous inviter à un souper qui avait l'air ennuyeux. Il avait l'air ennuyeux parce que nous, on avait d'autres plans: aller se torcher à la Chimay au Café Dada en écoutant un groupe de punk queer qui s'appelait BetiCiclopp. Il paraît que c'est un groupe culte de l'underground bruxellois. Pauvre "la délégation du Québec", elle avait juste aucune chance. Bye + métro + on arrive là = quelle atmosphère. Avec en première partie un groupe de noise complètement malade. Ils jouaient avec des perceuses en guise de picks et ils faisaient saigner nos oreilles en guise de "nous vous aimons, cher public".

Flashforward, février 2009. Hier midi, j'écoute des trucs sur Last FM. Je travaille et je suis en feu d'affaire fuckées. Parlez-moi pas de petites mélodies quioutes genre Belle and Sebastian ou de la belle harpe de Joanna Newsom. GRhaaa. Je veux TUER l'art, je veux ARRACHER LA TÊTE de la musique avec mes dents, je veux ÉCRIRE DES BELLES CHOSES sur JOSÉE YVON pour un article. À un moment, une pièce de noise émerge, avec une voix rauque qui se met petit à petit à gueuler "obsédé sexuel à la recherche d'une femme cruelle! Obsédé des ruelles à la recherche d'une donzelle!" C'est hot! C'est malade! C'est quoi?! Les Suce-pendus? La description dit "formé d'anciens membres du groupe noise Diarrhée Glissante"... Merde! On avait tellement ri de ça l'année passée, Diarrhée glissante... Je pourrais peut-être pas penser à un nom de groupe plus visuellement évocateur que ça... Mais-mais-mais... Oh Fuck! C'est le band du Café Dada! C'est eux! Qui sortent du système de son pour venir détruire la beauté dans ma chambre! C'est plus dérangé que la délégation du Québec à Bruxelles! Ça gueule comme Antoine Boute le poète belge! C'est pervers et expérimental comme Bertrand Laverdure! (Attention au lien de Bertrand, c'est NSFW, ou PCPQOEAB, "pas convenable pour quand on est au bureau".)



Si on me demandait de décrire la musique underground dans ce qu'elle a de plus fondamental, je ne pourrais pas penser à plus représentatif: du bruit inquiétant, le confort d'un petit bar sombre avec du monde straight à l'extérieur qui ont peur quand ils passent devant, des pulsions sexuelles, la plus belle soirée qu'on pouvait passer à Bruxelles.

Ils viennent d'Amiens, et vous pouvez aller consulter ce site où on trouve d'autres pièces.

vendredi 19 février 2010

Le mystère de Generentola - La Gatta

Avec Annie Q (Mouffe et DJ), je viens peut-être de t'élucider un des mystères des nuits de Montréal qui me travaillait depuis des années, celui de cette pièce malade qui s'intitule "La Gatta" par un groupe obscur que l'on nomme Generentola.



Cette pièce est indissociable de la scène underground montréalaise depuis les années 80. D'abord un hit dans les bars "alterns" comme le Passeport ou La mansarde dès la fin des années 80, elle est ensuite passée sur la scène gothique-industrielle du milieu des années 90. C'est là que je l'ai d'abord découverte, dans ce trou swompeux wicca-trash qui s'appelait le Vampire Lounge. Puis, j'ai perdu de vue "La Gatta", mais elle a continué de faire son chemin jusque sur la scène indie-hipster du milieu des années 2000 où elle fitta merveilleusement bien avec le son électro-païen de groupes comme Les Georges Leningrad, Duchess Says, AIDS Wolf ou Dandi Wind. Est-ce que, par l'almalgame de sa violence rituelle, de son langage apparemment ésotérique et de ses arrangements électro, "La Gatta" de Generentola est un élément fondateur de ce son underground si caractéristique de Montréal? Peut-être bien, peut-être bien.

Cette pièce, nous apprend le blog Flaky Disco, vient d'un 12 pouces obscur découvert par des employés du magasin de disque indie montréalais Wow à la fin des années 80. Ils l'avaient incluse sur une compilation intitulée Strange Pleasures Vol. 1. Mais durant des années, personne n'est jamais arrivé à obtenir aucun détail sur le groupe Generentola. On savait qu'ils étaient italiens, mais même en Italie, Generentola semblait trop obscur pour apparaître sur aucune base de donnée, ce qui n'était pas sans rajouter à la mystique occulte de "La Gatta", qui devenait par là comme la trame sonore des mystères d'Eleusis, transmis de génération en génération depuis les Romains jusqu'à nous.

Or hier, en passant 5 os-se-ties d'heures à réinstaller 14 000 chansons parce que mon Ipod a mis sa plogue dans un trou qu'il fallait pas, je me suis retrouvé à creuser la question de cette pièce qui me tournait dans la tête depuis que je l'ai réentendue récemment au Korova. Ma petite enquête en ligne m'a d'abord permis de me rendre compte que le mystère de Generentola vient probablement d'une erreur de transcription lors de la confection de la compilation de Strange Pleasures Vol. 1. Car en italien, Cenerentola, A Gatta (et non pas Generentola), ça fait "Cendrillon - le chat", ou "le chat de Cendrillon" plus exactement. Et quand on cherche encore un peu, on trouve ce titre associé à un compositeur de musique de films italien nommé Roberto De Simone. Alors la pièce aurait dû être dès le départ référencée de cette manière: Roberto De Simone - Cenerentola A Gatta. J'avais ouvert plein d'onglets dans ma recherche et j'en étais à me demander où est-ce que je pourrais bien aller pour confirmer cette histoire, quand le pièce se met à jouer! Pour rien! Je me garroche dans les liens! Et je trouve ça, un défilé de mode. Yes.

C'est là qu'Annie Q intervient, c'est elle qui m'avait reparlé de cette pièce au Korova, me disant qu'elle avait le vinyle. Je lui écris et puis là, bang, elle me revient avec ce lien vers un blog de WFMU (la ressource absolue en matière de musique undeground) qui élucide définitivement le mystère de Generentola. J'en donne une traduction, modifiée avec quelques notes:
La Gatta Cenerentola était une réinterprétation radicale du conte de Cendrillon en dialecte napolitain, écrite en 1976 par Robert De Simone qui, dès les années 60, avec entre autres la compagnie NCCP (Nuova Compagnia di Canto Popolare), réinvente et redécouve les sources de certains contes traditionnels. Les découvertes qu'a faites De Simone dans le cadre de ses recherches ethnographiques rappellent à plus d'un égard la tradition celtique du Wicker Man par l'évocation d'une sous-culture foncièrement païenne en plein coeur de la campagne napolitaine, apparemment préservée de toute influence du catholicisme. La pièce de De Simone puise à même la culture de cette communauté matriarcale de bergers et de fermiers fondée sur des relations complexes, hautement ritualisées et riches d'une tradition musicale singulière. Cette pièce, tirée d'un court opéra composé par De Simone, constitue un de ses moments les plus intenses, et intitulée "Secondo Coro Delle Lavandaie", préfigure étrangement un certain son de la scène No-Wave new-yorkaise, des Slits ou des Kleenex, par exemple.
On peut même écouter un extrait vidéo d'une reprise de la scène des lavandières ici, vous pourrez pas dire que je vous gâte pas:



Étonnamment, la mystique ésotérique de "La Gatta" se trouve complètement préservée par cette élucidation. Car cette histoire, avec ce qu'elle implique après-coup d'occultation des origines de la chanson et de sa transmission presque secrète de main à main entre DJs montréalais (car la pièce n'a jamais été rééditée) constitue un rare exemple de filiation entre la tradition du paganisme européen et la scène de la musique underground. Même Jimmy Page, avec sa fascination pour Aleister Crowley n'a jamais réussi à effectuer cette filiation. Le rythme, le RYTHME! C'est envoûtant!

Voilà, vous me direz si cette histoire était déjà connue, si la roue existait déjà avant qu'on l'invente, mais ce matin, je me sens complètement comme quand Tom fait un thumbs up dans le générique de Les Intrépides. Alors n'oubliez pas, si vous avez des soucis avec une toune, il suffit d'un appel pour que tout devienne limpide en tabaslak avec Quenneville et Doctorak.

lundi 15 février 2010

La musique du présent d'un futur passé

Nous vivons dans une temporalité passablement distordue depuis les années 60. Quand on y pense, c'est à peine croyable: entre 1960 et 2010, 50 ans se sont écoulés, soit autant qu'entre 1960 et 2010. Mais parce qu'on ne cesse de revenir aux années 60, parce que les archives sont nombreuses et que toute une génération bruyante, nombreuse et omniprésente ne cesse de les mettre en valeur, on a l'impression que ces 50 ans représentent un écart beaucoup moins grand que celui qui sépare 1960 de 1910. 1960-2010: les Beatles commencent à écrire leurs premières chansons et beding dedang le punk, le hip hop et Lady Gaga. 1910-1960: Dada est même pas encore inventé. Dada, PAS inventé! Le jazz, à peine! Même pas de guerre mondiale! La Recherche du temps perdu même pas publiée! Même pas finie d'écrire! 1910! Fuck. C'est juste étrange.

Pour cette raison, le présent a l'air de durer indéfiniment. Nous ne savons plus mesurer le passé et aussi longtemps que nous ne vivrons dans cette temporalité, nous demeurerons incapables de mesurer l'avenir. Parce que c'est important l'avenir dans la vie. Et nous devons faire quelque chose pour en reprendre le contrôle.

C'est la raison pour laquelle des concepts comme le rétro-futurisme me semblent aujourd'hui nécessaires. Le rétro-futurisme, c'est pas compliqué, c'est comme le futur antérieur, c'est une image de ce qu'aura été l'avenir pour une époque passée, c'est une image de l'avenir qui commence à craquer, à jaunir et qui par là nous permet de voir que l'époque d'où elle provient ne constitue plus pour nous un présent. Cette idée a l'air simple lorsque nous pensons à Jules Verne, à l'intérieur capitonné de la fusée décrite dans De la terre à la lune, décoré avec tout le chic d'un appartement bourgeois du dix-neuvième siècle et on trouve ça infiniment drôle et charmant. Mais le rétro-futurisme devient plus révélateur à mesure que nous nous approchons de cette temporalité engourdie dans laquelle nous vivons depuis les années 60. L'intérieur des capsules Apollo? Oui, c'est encore drôle et charmant, avec tous ses commutateurs en métal, ses gros voyants lumineux et ses même pas d'ordinateurs. Mais pourquoi ne pas aller plus loin et considérer tout ce que l'ère spatiale a de foncièrement rétro à la fois dans son esthétique et dans son projet? Envoyer des gens dans l'espace, quelle idée étrange finalement, depuis qu'on est en mesure d'envoyer des sondes robotisées pour faire le travail à notre place. Et on envoie des gens dans l'espace pour quoi faire? Pour faire des expériences qui ont franchement l'air dénuées de sens comme faire pousser des pois, ou cultiver des bactéries, ou je sais pas quoi. Ç'a toujours l'air de projets d'expo-science quand ils en parlent.

Je pense à ça parce que jusqu'au 20 février sur ce site, Soma FM, on peut écouter en direct toutes les communication entre l'équipage de la navette Endeavour et le centre de contrôle, et ce, sur un fond de techno ambiant tout droit sorti des années 90. Tout est mixé en direct et en continu, 24h sur 24, mais pour vraiment en profiter, il faut écouter en soirée, c'est à ce moment que l'activité des astronautes est la plus forte. Le matin et l'après-midi, ils dorment. On peut consulter l'horaire du plan de vol ici. Le résultat est extraordinairement rétro-futuriste en même temps que la distance qui nous sépare de cette époque est minimale. Musicalement parlant, les années 90, même si ça fait déjà 20 ans, on n'a pas encore commencé à en mesurer la distance; et scientifiquement non plus, on ne se sent pas du tout éloignés de cette époque de l'ère spatiale qui se termine avec le retrait des orbiteurs américains. Mais dès qu'on commence à écouter ce mix complètement malade, la distance historique nous apparaît avec d'autant plus de violence qu'il ne pourrait pas se dérouler plus en direct. La qualité horrible des communications, qu'on dirait tout droit sorties de radio transmetteurs de la Deuxième Guerre mondiale, alliée au techno ambiant, qui est peut-être le dernier genre musical résolument tourné vers la contemplation d'un avenir utopique, tout ça fait apparaître immédiatement à quel point nous sommes en train de prendre nos distance avec cette vision dépassée du futur, d'un avenir finalement hypercolonialiste où la technologie contribuait à l'expansion du territoire de l'Homme s'enfonçant courageusement dans le vide et les ténèbres silencieuses de l'espace intersidéral pour aller jusqu'aux confins de l'infini... y faire pousser un plant de pois.

Mais nous, nous qui avons quitté cette époque, quel est alors notre avenir? Ce n'est vraisemblablement plus celui des découvertes scientifiques dont on attend aujourd'hui moins des miracles que des petites améliorations à notre qualité de vie. Ce n'est plus non plus celui du vivre ensemble, d'un socialisme égalitaire, du partage des richesses, d'une révolution des mentalités ou même du "concert des nations" où chaque pays aurait droit de parole dont plus personne dans le monde entier ne rêve sinon les derniers indépendantistes du Parti québécois. Nous n'avons plus finalement de conception artistique de l'avenir. Plus personne n'attend de révolution esthétique, la musique, les arts et la littérature sont entrés dans une logique du recyclage et de la récupération autrement plus riche et intéressante que celle de la recherche obstinée du nouveau et de la rupture. Mais quel est alors notre avenir? Nous n'avons apparemment pas d'avenir. Nos têtes sont vides de ces villes futuristes avec des architectures pleines de sphères et de tuyaux de communication; nos têtes sont vides de voitures volantes; nos têtes sont vides de jumpsuits monochromes moulants et de musique étrange; nos têtes sont vides de toute image. Et quand je mourrai, le plus tard possible j'espère, disons dans les années 70, je ne pense pas que la ville de Montréal sera foncièrement différente, ni l'art, ni les relations humaines, ni rien. Parce que comme toute une génération, je suis prisonnier d'un inconscient millénariste qui a vu s'approcher et s'éloigner le tournant de l'an 2000 sans qu'aucun événement ne semble changer radicalement le cours des choses. Même après le 11 septembre 2001, cet événement millénariste que tout le monde attendait, même les plus radicaux en matière de ne plus rien attendre : on n'arrêtait pas de dire que "le monde ne sera plus jamais le même", on espérait secrètement une troisième guerre mondiale qui sortirait la gauche, les intellectuels, les artistes et les révolutionnaires de leur torpeur du présent et on se retrouve aujourd'hui avec un état policier global et complètement paranoïaque dans lequel nous sommes tous des terroristes potentiels dès qu'on prend l'avion ou qu'on sort un appareil photo en public et personne ne fait rien contre ça, personne ne voit que c'est complètement cinglé, que nous vivons effectivement dans le futur, mais que ce futur ne nous appartient pas parce que c'est l'avenir dystopique d'une autre époque. Et cette situation est présentement notre seul horizon à nous, les engourdis du présent.

Que faire alors? Je sais pas. En tout cas moi pour essayer d'y voir plus clair dans cette temporalité de marde où nous sommes pris, je reste chez moi en écoutant sur Soma FM la musique du présent d'un futur passé. Et dans un autre ordre d'idée, je demeure quand même fasciné de travailler à mes petits contrats de correction pour OVNI que j'ai à terminer en écoutant des gens qui exactement en même temps vissent des boulons spatiaux à fucking 350 km au-dessus de ma tête.

Lien vers le mix continu de la mission spatiale Soma FM. C'est jusqu'au 20 février, le jour où la navette Endeavour revient sur terre. Et on espère sincèrement qu'elle va pas nous péter ça en direct au retour, parce qu'avec le new age ambiant qui joue par-dessus, ce serait vraiment bizarre et de très mauvais goût.

jeudi 11 février 2010

Le mois d'un million de morts à p45

La revue p45 m'a demandé de faire la revue du mois de janvier. Plein de gens l'ont déjà fait, Audrey d'Otarie, Sophie Deraspe la réalisatrice de Rechercher Victor Pellerin, Mathieu Pichette des Pieds dans la marge à qui je voue presque sérieusement un culte, la nécessaire Annie Q, sans oublier monsieur showbizz lui-même, Érik Rémy, et son inénarrable complice de toujours, Marc-Antoine K. Phaneuf.

Ça vient de paraître. Je poste ici le prologue, qui n'est pas du tout d'actualité, suivi du lien pour lire la suite.

«Megadeth, ça veut dire “million de morts”».

C’est Benoît Fusée qui nous avait dit ça dans le cours de musique en cinquième secondaire. Son père était complètement cinglé, j’ai su tout ça parce qu’il était locataire dans l’immeuble que possédaient mes parents.

Parce qu’il était gratteux sur l’électricité, la chambre de Benoît n’avait pas d’ampoule et celui-ci devait faire ses devoirs sur le rebord de la fenêtre, éclairé uniquement par un lampadaire de la rue. Son père gardait aussi une carabine chargée dans une armoire du passage et l’inévitable a fini par se produire…

Benoît était devenu le souffre-douleur de toute l’école. Tout le monde l’appelait Benoît Fusée parce qu’il marchait en ligne droite à une vitesse incroyable de son local de cours à son casier et de son casier à son local de cours. Il avait peur de tous les contacts humains, des filles qui voulaient le frencher pour l’humilier et des gars qui voulaient le battre pour le fun.

Il s’habillait trop propre et il n’utilisait qu’un niveau de langue relevé, avec même pas de mots vulgaires, avec même pas d’anglicismes. «Megadeth, ça veut dire “million de morts”» était franchement sorti de nulle part cette fois-là, et c’est la chose la plus proche d’être cool que ce gars-là a dite de tout son secondaire.

J’ai repensé à lui ce mois-ci. Parce que ç’a été le mois d’un million de morts et que pour que la vie demeure supportable, j’ai dû la traverser rapidement en ligne droite du local de l’actualité à mon casier et de mon casier au local de l’actualité.
Pour continuer à lire, c'est ici.

dimanche 7 février 2010

On peut pas tous être Émile Nelligan - c'est demain

Loin de moi l'idée d'en rajouter là-dessus, mais comme c'est "une idée originale de Mathieu Arsenault", on me pardonnera l'insistance à vous inviter à ce 5 à 7 qui aura lieu lundi dans le cadre du Festival Voix d'Amérique.

Et dans un dernier geste désespéré pour attirer votre attention en m'humiliant, je vais aujourd'hui mettre en ligne ce plus pire poème de 16 ans que je vais performer sans honte sur scène lundi. Si jamais durant votre lecture une pressante nausée se faisait sentir, s'il vous plaît détournez la tête de l'écran pour prévenir toute défectuosité de matériel informatique souillé de bile; si jamais vous ressentiez l'envie de rire, keep calm and carry on. Et place au poète.
Le nom de l’arc-en-ciel

Vous souvenez-vous du nom de l’arc-en-ciel

son onde fraîche puisait le sol matinal
fuyant les nuages de verre
fuyant les orages de fer

alors que s’approchaient les planches bleues du ciel
forçant l’image à se plaire
forçant l’étage à se taire

Soudain une couleur frémit de sa hauteur
forgeant un visage d’éther
forgeant l’ancien âge de d’hiver

L’arc-en-ciel tomba sur la vieille colline
Ils ne sont pas prêtres
et je ne suis pas prêt

La vieille colline rendit l’âme au matin
Ils ne peuvent plus vivre
je ne peux plus suivre

Vous souvenez-vous du nom de l’arc-en-ciel
que vienne l’orage
que vienne la pluie

des ténèbres tombent sur une lune sans nuit

On peut pas tous être Émile Nelligan
Lundi, 8 février 2010, 17h

Casa del Popolo
4873, Saint-Laurent

mercredi 3 février 2010

On peut pas tous être Émile Nelligan

Ce lundi, 8 février, 17h à la Casa del Popolo, ils vont lire des poème de quand qu'ils avaient 15-16 ans. Venez entendre:
Mathieu Arsenault, Brigitte Caron, Catherine Cormier-Larose, Sébastien Dulude, Benoît Faucher, Pascal-Angelo Fioramore, Marc-Antoine K Phaneuf, Maxime Raymond, Érika Soucy et Mireille Lévesque.
Héros de l'autodérision! Nostalgiques de l'intensité maladroite! Garrocheurs d'émotions d'une sincérité épouvantable! Poètes! Non monsieur, on peut pas tous être Émile Nelligan. Et même les auteurs publiés ont commencé par griffonner quelques phrases mal assorties en marge de leurs cahiers Canada. Accompagnement et improvisation musicale par Music for Money.

On peut pas tous être Émile Nelligan
Lundi, 8 février 2010, 17h

Casa del Popolo
4873, Saint-Laurent

Pour plus d'information, allez voir sur le site du Fetival Voix d'Amérique.