samedi 28 février 2009

Lecture à la Nuit blanche

Si vous planifiez de participer à la Nuit blanche de ce soir, pourquoi ne pas inclure un arrêt à la librairie du Centre canadien d'architecture où les participants du collectif à paraître de Daniel Canty sur le sommeil vont faire une lecture?

Nuit blanche 2009
samedi 28 février
de 20 h à 1 h
La Librairie du CCA
1920, rue Baile
Montréal (QC) H3H 2S6
t 514 939-7028

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16 LECTURES PRÉMONITOIRES
Un sommeil suscité par Daniel Canty
Hanté par les images de Mademoiselle Annie Descôteaux
et Monsieur Pol Turgeon
Conception graphique Feed
Scénographie Amuse

Lectures de Salvador Alanis, Mathieu Arsenault, Oana Avasilichioaei, Nathalie Bachand, Daniel Canty, JR Carpenter, Angela Carr, Renée Gagnon, Louis-Philippe Hébert (Onil M.), Annie Lafleur, Erín Moure, Steve Savage (Desavage), Mélisandre Schofield, Franz Schürch, François Turcot et Jacob Wren
Concert de 44 ensemble (Will Eizlini, Léon Lo, Iain McMaster, James Schidlowksy)

Moi je lirai à 0h20 un texte intitulé "sous le sommeil".

dimanche 22 février 2009

La grande conférence

Je travaille comme un malade depuis deux semaines à préparer une grande conférence intitulée...
La construction des images littéraire et la médiatisation de la littérature

Qu'ils soient lecteurs. auteurs, professeurs, professionnels ou amateurs, tous ceux qui entretiennent un rapport avec la littérature se font forcément une image d'elle, même la plus petite, même la plus imparfaite, même la plus fausse. Comment peut-on représenter cet espace où circulent, se confrontent et s'allient ces différentes conceptions du littéraire? Et comment peut-on représenter la relation de désir et de subjectivation qu'elles enveloppent?
Voilà une vraie conférence universitaire riche en contenu! Ça commence avec de l'épistémologie hardcore, ça passe par la poésie adolescente et les manuscrits non publiés et ça finit par une lecture de textes de fiction sur lesquels je travaille présentement.

ET EN PLUS....

J'offrirai à tous ceux qui me feront le plaisir immense de se déplacer pour m'écouter un exemplaire broché fait à la main de la conférence avec les extraits de fiction qui auront été lus à la suite de la conférence. Exemplaires limités. S'il m'en reste après ça, je vais les vendre hypercher et ce sera tant pis pour ceux qui étaient pas là.

Vous êtes donc tous invités à y assister.
La construction des images littéraire et la médiatisation de la littérature
mardi, le 24 février
12h30-14h
au local DC-2300 de l'UQAM.
279, rue Ste-Catherine est, 2e étage

lundi 16 février 2009

Colloque sur Paul-Marie Lapointe

Pour en rajouter une dernière fois sur les oeuvres monumentales, Je présenterai ce vendredi une communication sur écRiturEs de Paul-Marie Lapointe, qui fait quand même plus de 900 pages. Voilà le plan:
On connaît le sort que que la réception critique a réservé à la publication d'écRiturEs. Face à ce recueil, certains ont pu avouer leur incompréhension (Robert Melançon cité par Jean Fisette, 1988); d’autres ont parlé d’une manière ambiguë d’abandon du sens, d’un simple "jeu, presque toujours divertissant" (Nepveu, 1980), ou d’une entreprise de "dépoétisation" de la poésie qui affirme sa liberté absolue jusqu’à son "autodestruction jubilatoire" (Biron, Dumont et Nardout-Lafarge, 2007); d’autres enfin on carrément opposé un refus catégorique en qualifiant ces textes de "désacralisation" (André Marquis).
À travers cette réception houleuse, on peut déceler le déséquilibre qu’installe les recueils d’écritures de Lapointe au sein de l’interprétation subjective qu’on a pu faire du Réel absolu (par exemple, « Arbres » redevient un instant ce collage asubjectif de citations encyclopédiques). Mais parce que ces textes des années 50 et 60 constituent aussi un moment fondateur de la modernité poétique au Québec, le problème de la recevabilité des recueils d’écritures de Lapointe excède ici de loin la question du bon et du mauvais pour toucher directement aux limites même du canon de la poésie québécoise comme poésie principalement subjective et marginalement formelle. On pourrait ainsi interpréter ces recueils comme des livre « dangereux » dans la mesure où leur logique pousse au désinvestissement subjectif global de la poésie, c’est-à-dire vers une dépense affective potentiellement ruineuse autant pour l’œuvre de Paul-Marie Lapointe que pour l’histoire de la poésie québécoise, au sens où accepter écRiturEs comme moment aussi fondateur que le Vierge incendié, que légitimerait le Sacre, donnerait à penser le destin de la poésie québécoise comme principalement formelle et marginalement subjective.

Je présenterai ma communication dans le cadre de la "Journée d'échanges scientifiques autour de l'œuvre de Paul-Marie Lapointe". Sexy, non? Mm.

C'est le 20 février 2009, Grande Bibliothèque, Salle M-455, 475, boulevard De Maisonneuve Est.

Les renseignements sont disponibles ici.
Le programme de la journée est disponible ici en pdf.

vendredi 13 février 2009

La poupée de papier Thomas Pynchon

Comme je le disais plus tôt cette semaine, il existe des romanciers incontournables mais difficiles d'accès. Pour le plus grand bénéfice des masses avides d'art et de culture, il est donc important d'offrir de sérieuses et solides introduction à leur oeuvre.
C'est dans ce but des plus louables que le blog Very small array vous offre la... poupée de papier Thomas Pynchon! Wouah!
Who's that winner with a two-ton smile? Why it's famed post-modern author Thomas Pynchon, and now you can dress him any way you please!
Eh oui! Vous n'avez qu'à imprimer la feuille et à vous le plaisir de déguiser Pynchon en chevalier, en ours polaire, en lutteur mexicain et, pourquoi pas, en Liberace! Tout en vous bâtissant le courage nécessaire pour entamer V, The Crying of Lot 49, Gravity's Rainbow ou Against the Day qui traînent depuis des mois sur votre bureau.

Pour ma part, de tomber sur des projets comme ça ne fait que me redonner le goût de travailler à mon Pop-up book de Lesbiennes d'acid de Denis Vanier.

Lien vers la poupée Pynchon.

mardi 10 février 2009

Les grosse briques postmodernes américaines

J’étais tout content quand la bibliothèque nationale m’a appelé l’autre jour pour me dire que le livre que javais réservé était arrivé. Infinite Jest de David Foster Wallace est en effet plutôt en demande ces temps-ci, étant donné qu’il s’est suicidé en septembre dernier, que l’idée qu’il pourrait être un jour LE grand auteur américain des années 90 circule de plus en plus, que dans Infinite Jest il est entre autres question d’un groupe imaginaire de terroristes indépendantistes québécois, les « assassins en fauteuil roulant », et que la bibliothèque nationale possède quatre exemplaires du roman (non encore traduit) qui sont toujours empruntés. Alors l’excitation était à son combe quand je me suis présenté à la section des livres réservés, sous-section verte, code A suivi de plein de chiffres et là, bang! Je trouve le livre…

Au début j'étais genre: Ouais! À moi Infinite Jest, le livre que tout le monde veut mais que moi seul possède!
Mais après ça j'étais genre: Gn! Ça fait fait genre 1079 pages et c’est écrit en minusculement petits caractères tout tassés.
Et puis là, j'étais genre: Ech! J'ai pas deux semaines à temps plein à consacrer à ça. J'ai pas un mois de congé à consacrer à ça.
Après j'étais genre: Bj... Qui a deux semaines à temps plein à consacrer à ça? Qui a un mois de congé à consacrer à ça? Je regarde la tranche et c'est tout propre. Il est peut-être sorti tout le temps, il est peut-être réservé tout le temps, mais cet exemplaire n'a assurément jamais encore été lu.
Après, j'étais genre momentanément à court d'onomatopées.

En fait, c'est assez étrange comme conception de la littérature, ce genre de roman gigantesque postmoderne qui se présente comme un fouillis de références obscures. C'est le cas aussi d'Underworld de Don DeLillo (832 pages) et de Gravity’s Rainbow de Thomas Pynchon (760 pages). Ces livres sont plus grands que nature, exigeant une culture improbablement vaste et un investissement de lecture incroyablement long à une époque où plus personne n’a d'énergie à consacrer aux romans. Dans le temps de Proust, de Tolstoï ou de Musil, on peut comprendre, il n'y avait pas grand chose à faire le soir ou la fin de semaine (y avait-il seulement des fins de semaines dans ce temps-là?). Une fois que les gens qui se respectaient étaient rentrés de promenade, ils pouvaient toujours se pogner une fresque en attendant de se coucher. Mais de faire aujourd'hui des livres aussi monstrueux c'est autre chose. Ces livres ne sont pas tant faits pour être lus que pour représenter le caractère monumental de la littérature, d'une littérature toujours aussi signifiante mais de plus en plus écrasante, inaccessible pour le public. Et le plus étonnant, c'est que cette littérature est loin d'être difficile d'accès. Elle n'a ni l'exigence des expérimentations langagières de Joyce, ni le raffinement baroque des intrigues de Nabokov. Sa difficulté se situe uniquement au niveau de l'investissement de temps qu'elle demande qui fait en sorte qu'elle ne peut s'inscrire nulle part dans le quotidien des consommateurs culturels ordinaires. Cette littérature conserve ainsi de cette manière son indépendance et son intégrité, et crée par là un type de littérarité étonnant, fondé exclusivement sur une pratique de la lecture qui excède son époque et s'impose contre toutes les autres pratiques de consommation culturelle... En fait contre la pratique même de consommation culturelle. Mais l'engagement qu'elle exige de la part du lecteur possède un petit quelque chose de scandaleux, il est tel qu'il demande à celui-ci de cesser toute activité pendant un temps incroyablement long. Et finalement c'est quand même gonflé pour un auteur d'écrire un livre comme ça, ça demande une confiance aristocratique en son propre talent.

Et puis j'étais encore à la bibliothèque et j'étais genre: Pfou, c'est lourd dans mon sac.
Et rendu à la maison j'étais genre: Tchecke ça Rosemarie le gros livre.
Et puis là: Bubble Spinner.

Image: Combien de livre de Mathieu A. équivalent à Inifinite Jest en termes de nombre de caractères? Les données recueillies lors de cette observation pourraient permettre le développement d'un équation permettant d'établir un indice universel de confiance aristocratique des auteurs en leur propre talent.

vendredi 6 février 2009

Les lapins en chocolat qui fondent


Des lapins qui fondent. Je sais pas si c'est parce que je me sens un peu triste ce soir ou si c'est juste la musique, mais ça m'a rappelé le vent dans les arbres, et nos jeux dans la neige après Bobino. Et puis après je me suis retrouvé comme Guenièvre dans l'épisode du oud de Kaamelott à penser à des petits chiens. C'est tellement fragile les petits bébé chiens. Ils se lancent dans la vie avec tellement de courage.

Un court-métrage de Sander Plug, un réalisateur danois.
[YouTube - Lien]

mercredi 4 février 2009

Lecture au Festival Voix d'Amérique

Je ferai une lecture samedi au Festival Voix d'Amérique. Je serai là avec Jean-Marc Desgent, Jean-Philippe Tremblay et Pierre Demers et des musiciens.

Cette soirée, c'est en fait pour le lancement du site Voix d'ici qu'on présente comme une médiathèque en ligne permettant d'écouter des clips audio de poètes. Tout sera disponible gratuitement pour l'écoute en mp3 et on devrait pouvoir écouter deux de mes textes.

Lancement du site web Voix d'ici
Samedi, 7 février, 17h,
Casa del Popolo.
C'est gratuit.

dimanche 1 février 2009

Gauvreau et le futur

Quelqu'un m'a demandé l'autre fois ce que je pensais qu'il allait arriver avec Vu d'ici dans vingt ans, quand plus personne ne comprendra les références culturelles. Je lui ai dit que je savais pas moi non plus et que c'était quand même une question qui me préoccupait, étant donné que seulement depuis la parution d'Album de finissants, le nombre de personnes susceptibles d'apprécier les références les plus obscures aux Cités d'or a sensiblement diminué.
Alors, je me suis dit pourquoi ne pas utiliser les nouvelles technologies pour éduquer les lecteurs de Vu d'ici de l'avenir à ses nombreuses et subtiles références? Un lien html sur tout ce qui fait problème et le tour est joué. J'ai donc fait un petit démo pour les éditions futures, pour quand la littérature va se lire en ligne par l'entremise d'afficheurs vraiment hots connectés en continu sur un réseau cellulaire. J'ai pris toutes les références de Vu d'ici, je les ai indexées une par une en les liant avec des articles de Wikipédia, des images en ligne des gens, des objets et des lieux que je mentionne, des articles sur telle ou telle question de politique, etc. Ça m'a pris un temps pas possible, allez hop, un lien, une image, un article, je mangeais plus, je dormais plus, j'étais collé sur mon portable à chercher le moyen de vulgariser Vu d'ici... Et puis je me suis rendu compte que même si les références sont expliquées de long en large, ça risque à la fin de ne prolonger l'existence de mon livre que d'une petite cinquantaine d'années, parce que même l'idée qu'on puisse écouter la télé dans un salon va peut-être disparaître au-delà même des analogies qu'on pourra faire avec les objets du futur.
Mm, que faire? Ahah, je me suis dit, j'ai seulement à prendre le futur de court et à faire en sorte que le texte soit déjà incompréhensible, de prendre chaque référence un peu obscure, chaque mot le moindrement ancré dans la réalité de notre époque et de remplacer tout ça par du bon vieux exploréen qu'on comprend déjà pas en partant. Alors en grande première, lecteur du futur, je t'offre le premier extrait de Vu d'ici dans son édition spéciale 500e anniversaire, intitulé "La dépouille ivre à gastruge". Place à l'écriture pulsionnelle!
Ces yeux ont déjà tant vu de choses qui seront toutes perdues comme des larmes dans la pluie j'ai vu des chanteurs invités dans les crassis de madame j'ai vu deux filles qui s’embrassent à globomontan des autostratures de vin ou de mordon des troquins de fanchu des centaines de balandictènes de la semaine au tartufique des centaines de fois glutère drombourig stapontan lestucraire et palatchouc floboluctaire ces yeux en ont tant vu que chaque minute est un paradis léger je descends en voguant des fleuves insipides et pendant ce temps je pourris de la coque depuis que je suis ce petit cadavre exquis d’images empilées les unes sur les autres enterré depuis ma naissance dans la calende d’un glaumonpiquet j’ai le corps livide en miettes et je vois chaque soir de semaine de sept à dix l’appétit des vers qui me grignottent le confort de mon foyer m’use au possible il ne devrait plus rien rester et pourtant je persiste à me demander si romanique téoclutècle va reprendre sa vie en main si ça va encore bien entre aboustruge et otolombé mais qu’est-ce donc qui me pousse à tant procrastiner peut-être que c’est cette pluie qui tombe la pluie de cendres d’une explosion sur les carreaux et le bruit de spéculins lointains qui m’endort car je suis une chose qui dort depuis tellement longtemps que le réveil n’existe pas autrement que dans le rêve d’un réveil et dans ce réveil je me précipite dans le triclitore pour écouter le trembaèdre le domocracien goridore sabandredi plati héraulondraque la déruge me saoule à trois ans comme à trente j’ai les yeux d’un enfant accroupi devant la plantocardie plein de tristesse et lâche il y a tout qui m’enivre et qui me met en patropâche.
Incidemment, l’exploréen est aussi la langue du futur, comme le démontre clairement cette planche de la rubrique-à-brac citée plus haut.