lundi 16 février 2009

Colloque sur Paul-Marie Lapointe

Pour en rajouter une dernière fois sur les oeuvres monumentales, Je présenterai ce vendredi une communication sur écRiturEs de Paul-Marie Lapointe, qui fait quand même plus de 900 pages. Voilà le plan:
On connaît le sort que que la réception critique a réservé à la publication d'écRiturEs. Face à ce recueil, certains ont pu avouer leur incompréhension (Robert Melançon cité par Jean Fisette, 1988); d’autres ont parlé d’une manière ambiguë d’abandon du sens, d’un simple "jeu, presque toujours divertissant" (Nepveu, 1980), ou d’une entreprise de "dépoétisation" de la poésie qui affirme sa liberté absolue jusqu’à son "autodestruction jubilatoire" (Biron, Dumont et Nardout-Lafarge, 2007); d’autres enfin on carrément opposé un refus catégorique en qualifiant ces textes de "désacralisation" (André Marquis).
À travers cette réception houleuse, on peut déceler le déséquilibre qu’installe les recueils d’écritures de Lapointe au sein de l’interprétation subjective qu’on a pu faire du Réel absolu (par exemple, « Arbres » redevient un instant ce collage asubjectif de citations encyclopédiques). Mais parce que ces textes des années 50 et 60 constituent aussi un moment fondateur de la modernité poétique au Québec, le problème de la recevabilité des recueils d’écritures de Lapointe excède ici de loin la question du bon et du mauvais pour toucher directement aux limites même du canon de la poésie québécoise comme poésie principalement subjective et marginalement formelle. On pourrait ainsi interpréter ces recueils comme des livre « dangereux » dans la mesure où leur logique pousse au désinvestissement subjectif global de la poésie, c’est-à-dire vers une dépense affective potentiellement ruineuse autant pour l’œuvre de Paul-Marie Lapointe que pour l’histoire de la poésie québécoise, au sens où accepter écRiturEs comme moment aussi fondateur que le Vierge incendié, que légitimerait le Sacre, donnerait à penser le destin de la poésie québécoise comme principalement formelle et marginalement subjective.

Je présenterai ma communication dans le cadre de la "Journée d'échanges scientifiques autour de l'œuvre de Paul-Marie Lapointe". Sexy, non? Mm.

C'est le 20 février 2009, Grande Bibliothèque, Salle M-455, 475, boulevard De Maisonneuve Est.

Les renseignements sont disponibles ici.
Le programme de la journée est disponible ici en pdf.

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