Cependant, les seules informations qui apparaissent sur la photographie sont le nom du photographe, Victor Morin et l'adresse de son studio, 42, rue St-François, St-Hyacinthe. Il n'y a qu'un seul St-Hyacinthe dans le monde, c'est au Québec, ce qui explique qu'on ait retrouvé la photographie en Amérique du Nord et non pas en Europe.
Là où ça se complique, c'est que les archives du Québec font bien état d'un certain Victor Morin de Montréal, notaire et photographe amateur née en 1865. Il aurait obtenu sa licence en droit à Montréal en 1888 et il aurait travaillé à Montréal comme notaire jusqu'en 1910. A-t-il pu se rendre à Arles sitôt après où se trouvait van Gogh, ou plus tard à Saint-Rémy-de-Provence ou Auvers-sur-Oise, pour y photographier un homme encore inconnu du public à l'époque? Si on se met à vouloir répondre à la question, c'est qu'on est déjà entré dans la fascination du double. On assume que, parce que cette photographie qui ressemble à s'y méprendre à un autoportrait de van Gogh ne peut qu'être première par rapport au tableau, tandis que l'hypothèse la plus logique est encore que par pur hasard ait été photographié à St-Hyacinthe à la fin de siècle dernier un homme ressemblant beaucoup peut-être moins à van Gogh lui-même qu'à son autoportrait. Car lorsqu'on observe les quelques photographies qui subsistent de van Gogh et qui datent de bien avant sa grande période, on trouve peu de ressemblance avec les autportraits.
Cet inconnu de St-Hyacinthe ressemblerait donc plus à van Gogh que van Gogh lui-même (!), car ce que cette comparaison cache par-derrière elle, c'est que c'est en fait l'histoire de l'art qui informe en premier lieu notre regard, dirigeant notre attention sur cette photo perdue dans une boîte d'objets abandonné, photoraphie sans histoire, sans contexte avant que l'oeil conditionné par la peinture la remarque, l'isole, la singularise. Avant van Gogh lui-même,. ce qu'on peut voir dans ses autoportraits, c'est avant tout un visage changeant, sans identité, dont les traits sont aussi fluctuants qu'un paysage en fonction de la lumière du jour, à cette exception s'y dévoile peut-être moins la lumière que la misère, la pauvreté, l'aliénation. Si le visage de l'homme de St-Hyacinthe ressemble autant à celui de van Gogh, c'est peut-être parce qu'il porte ces mêmes traits secs d'une vie aride et que le photographe a suivi des conventions du portrait qui nous sont devenus étrangères mais qui étaient courantes pour l'oeil du 19e siècle.
S'il y a bien eu un sosie de van Gogh à St-Hyacinthe, il doit bien y avoir quelque part, dans un grenier de la Montérégie, des copies exactes des tableaux de van Gogh et peut-être aussi qu'il existe une photo du sosie de Gauguin.
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RépondreSupprimerhttp://www.reproduction-tableau-art.com/curiosite.htm
Merci pour ces précisions, j'avais enregistrer cette photo il y a plusieurs mois en pensant bien que c'était me portrait de Vincent Van Gogh. Je suis déçu quand même, sniff sniff.
RépondreSupprimerhttp://features.rr.com/article/04eh8WBadUbuD?q=Ottawa
RépondreSupprimerOf course it is a photo of VVG!
No, no no. This is not Van Gogh. The photographer, Victor Morin, as seen on the original carte-de-visite, works in St. Hyancinth, QUEBEC, CANADA. The 1901 Canadian Census has him living in St. Hyacinth as a photographer. I know that VVG never visited Canada. Please spread the word that this rumour is wrong.
RépondreSupprimerAlso the Victor Morin notary is not the same Victor Morin photographer. Adds to the confusion.
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