mardi 13 avril 2010

Marie-Christine de Claude Jutra

La meilleure émission québécoise de tous les temps s'appelait Le présent du passé et ça passait à la fin des années 90 à Télé-Québec. Une heure par jour, quatre jours par semaine, on nous présentait des courts-métrages québécois des années 30 à aujourd'hui Ce qui était fascinant c'est que sous prétexte de nous présenter des morceaux de la petite histoire du Québec, ils décloisonnaient complètement l'idée de nous présenter les mêmes maudits films du canon cinématographique québécois de d'habitude pour nous présenter des "documents d'archives", souvent plates, des fois bizarres, mais nous on aime juste trop ça dans la vie, le n'importe quoi bizarre. Alors ils nous sortaient des reportages des années 40 sur les pigeons à la guerre, des films sur la SPCA dans les années 50, sur les jeunes et la drogue dans les années 70, le très insignifiant "Combattons la diphtérie" avec au milieu de ça des animations de Norman McLaren ou des fictions de Gilles Carle.
Le plus souvent les films provenaient des archives de l'ONF - et on est pas mal content qu'ils aient commencé à en mettre en ligne, même si on trouve que ça va pas assez vite parce qu'on a vraiment hâte de pouvoir réécouter Le bonhomme, Je chante à cheval avec Willie Lamothe et les Chroniques de la vie quotidienne. Mais au fil des saisons du Présent du passé, les recherchistes se sont mis à se donner solide en allant chercher des films plus rares produits en-dehors de l'ONF et conservés par l'Office du film du Québec. Ces films sont à peu près impossibles à voir à moins d'en faire la demande et d'aller les écouter sur place, c'est-à-dire dans une atmosphère de recherche sérieuse et solennelle qui convient peu à ce gros buzz d'archives insolites qu'on aime tant. Mais par chance j'avais eu l'idée d'en enregistrer quelques-uns à Télé-Québec et parce que tout ça me tient à coeur, je prends le risque de la mise en demeure pour violation du droit d'auteur en vous en présentant quelques-uns ici via Youtube. La qualité générale de l'image et du son fait dur, mais que voulez-vous, je ne suis pas la cinémathèque québécoise... La cinémathèque québécoise elle-même n'arrive pas l'être complètement (c'est écrit ici et ici et ici).



D'abord un film rare de Claude Jutra, une commande pour faire la promotion du Montréal souterrain. Jutra s'est amusé à lui donner une atmosphère de film d'espionnage et une amorce d'intrigue qui tourne autour de la construction d'un chemin de fer et de l'énigmatique Marie-Christine, incarnée par Geneviève Bujold. Mais ce qui torche trop la mort, c'est la musique, LA MUSIQUE! Un jazz funky avec des Rhodes tellement chic que ça évoque la mode post-hippie des années 70: bois, gros tricot, tapis beige à poil long... La basse, LA BASSE à 5m30! Si quelqu'un peut me trouver qui a fait cette musique, je vais juste mourir de bonheur, m'écraser dans le jazz et m'étouffer dans le shaggy. J'ai mis S.ébastien de Patrimoine PQ sur l'affaire.

Lien vers Marie-Christine de Claude Jutra.

5 commentaires:

  1. Actarus serait fier de toi.


    (Dis-moi, est-ce que ça te tente de te commettre lors de la prochaine édition du Cabaret de la Chatte noire que j'organise?)

    spaquet@mbamtl.org

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  2. Parce que nous on aime ça le n'importe quoi bizarre! Nous! Nous!

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  3. Oh oui, nous. Et nous, les hérauts de la contre-culture, on aime ça aller lire la page 282 de ce document, http://www.erudit.org/revue/RS/1992/v33/n2/056694ar.pdf,
    parce qu'on y trouve notre compte en matière de n'importe quoi bizarre des années 70. Et on bave et on rit.

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  4. Pour la musique, je parie 5 piasses sur Pierre F. Brault, même si IMDB n'abonde pas en ce sens.

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  5. Man, Les Éditions de l'Oeuf, c'est vrai qu'on en bave. Ayoye, je ne connaissais pas l'existence de cette maison farfelue.

    Merci pour le document par exemple.

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