Les textes qu'il a lus en public tout au long de 2017, il les a écrits à la main sur des petits bouts de papier collés sur des tranches de fromage emballées individuellement. Il les lançait ensuite dans la salle, au plus grand amusement du public. On a dit de ses performances qu'elles appartenaient à l'humour sans toutefois lui dénier son appartenance à la scène poétique. Mais le travail de Timothée William Lapointe relève autant d'un genre qui n'a peut-être jamais trouvé sa place jusqu'ici sur les scènes de lectures publiques de poésie : l'aphorisme. Jusqu'à maintenant, la littérature québécoise n'a pas été riche en aphoristes. Peut-être en partie parce que la forme de l'aphorisme s'est construite en Europe autour du paradoxe, de l'aporie, de cette liberté qui, historiquement, se trouve là-bas dans et par la pensée. Et s'il arrivait que nous, ici, trouvions notre liberté dans la poésie? C'est debout en équilibre sur des images plutôt que sur des idées que Lapointe lance ses tranches de fromage dans le vide d'un indéterminé littéraire sans que personne sache trop où elles peuvent bien atterrir.
Le gala a lieu dimanche le 18 mars à la Sala Rossa
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