samedi 14 mars 2009

Sarrasine

Je reste toujours sur le cul quand je tombe sur un design graphique qui recoupe une oeuvre littéraire que le graphiste a toutes les chances de ne pas connaître. Ici, je suppose que le commentaire a été construit après qu'il ait trouvé la silhouette et qu'il se soit mis à chercher la raison la plus punchée pour laquelle on pourrait sortir précipitamment d'un carosse. Une scène semblable constitue le pivot de la nouvelle "Sarrasine" de Balzac.
Il l’embrassa malgré les efforts que fit la Zambinella pour se soustraire à ce baiser passionné.
— Dis-moi que tu es un démon, qu’il te faut ma fortune, mon nom, toute ma célébrité ! Veux-tu que je ne sois pas sculpteur ? Parle.
— Si je n’étais pas une femme ? demanda timidement la Zambinella d’une voix argentine et douce.
— La bonne plaisanterie ! s’écria Sarrasine. Crois-tu pouvoir tromper l’œil d’un artiste ? N’ai-je pas, depuis dix jours, dévoré, scruté, admiré tes perfections ? Une femme seule peut avoir ce bras rond et moëlleux, ces contours élégants. Ah ! tu veux des compliments !
Elle sourit tristement, et dit en murmurant :
— Fatale beauté !
Dans mon souvenir, il se sauvait en courant, mais dans la nouvelle l'humiliation que Sarrasine subit donne un effet plus efficace. Ça se lit bien en un après-midi. On peut la trouver ici: Lien.

Le design vient de Silhouette Masterpiece Theater.

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