mardi 5 mai 2009

Colloque sur le malaise

Le participerai ce vendredi matin à un colloque étudiant en littérature comparée intitulé "Malaises: la fissure dans la littérature et les autres arts" et organisé par Sara Danièle Bélanger et Mathilde Branthomme. On aura des communications sur:
Kid A de Radiohead (par Erik Bordeleau d'OVNI), les geeks, les mangas, Irvine Welsh, l'architecture serbe, David Lynch, Almodóvar, Simone Weil et beaucoup d'autres sujets intéressants.
Les étudiants de littérature comparée, ça se donne vraiment quand vient le temps de penser le détail de la culture qui les passionne. Voilà des gens qui pensent à autre chose qu'à se construire un CV et à positionner stratégiquement dans l'appareil universitaire. Ô étudiants de littérature comparée, on vous aime!

Et puis il y aura Catherine Mavrikakis aussi comme invitée spéciale.

Et moi, qu'est-ce que je fais là? Eh bien, je parlerai de la poésie amateure en ligne:
L’accélération des moyens de diffusion de l’écrit par les nouvelles technologies a permis de faire apparaître un univers de production écrite qui jusque là n’avait jamais circulé que dans l’espace du privé et de l’intime. Il en est ainsi de la poésie amateure. Confinée jusqu’à récemment aux tiroirs des particuliers, elle se publie aujourd'hui à partir de chez soi en dehors de l'appareil institutionnel littéraire. Hors l’idée d’en faire une critique ou d’en consacrer la forme ou le statut, cette poésie amateure donne à penser ce problème de la valeur de l’expression subjective. Ce drame d’une poésie sincère mais pourtant sans valeur, d’un sujet le plus souvent lyrique mais à la singularité apparemment creuse, ce drame est aussi le nôtre, car dans l’océan de l’écrit qui constitue notre espace de communication, le sujet qui parle se perd dans le bruit banal de tout ce qui parle en même temps que lui, confronté à une totalité qui l’excède, et tragiquement tendu entre l’espoir du dire et le désespoir d’une singularité inaccessible de l’expression. Ainsi, la contrepartie paradoxale de la démocratisation des moyens d’expression serait peut-être la démocratisation de l’expérience de la mélancolie dans laquelle le sujet se trouve confronté à sa propre finitude devant l’infini d’une culture où la valeur de la singularité demeure encore déterminée par sa rareté.
Malaises: la fissure dans la littérature et les autres arts
Les jeudi et vendredi, 7 et 8 mai 2009
de 9h15 à 17h
Université de Montréal
Pavillon Lionel-Groulx
3150 Jean-Brillant
C-9141

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