mardi 26 mai 2009
La culture classique 4
L'épisode d'aujourd'hui: De la nature de Lucrèce, premier siècle av. J.-C.
Le soleil nous aveugle. Il aveugle notre compréhension des images parce qu'en tant que source unique de lumière, il nous fait croire que les images que nous voyons sont les mêmes pour tout le monde. Et après on se retrouve sur le Web où aucune image n'est jamais semblable à l'objet qu'elle représente, comme quand deux petites filles de douze passent leurs soirées à chatter ensemble des affaires vraiment cochonnes sans se rendre compte que c'est deux vieux cochons de 40 ans en train de se péter le trip sexuel de leur vie. Et puis personne ne comprend rien à ce problème des images qui ne ressemblent à rien et qu'on appelle des "simulacres". Alors il faut revenir à ce temps où le soleil n'était pas si prédominant pour notre compréhension de la réalité, et on trouve chez Lucrèce une physique complètement originale où se sont les objets qui émettent les images qui les représentent, chacun pour lui-même sans unité de mesure universelle. Chez Lucrèce, l'atmosphère est surchargée d'images et il même arrive, quand on dort, qu'on se mette à en capter des résidus, et si un morceau d'image d'homme vient percuter un morceau d'image de cheval et que t'aies le malheur de dormir juste en dessous du lieu de la collision, eh bien tu rêves à un centaure. C'est pas plus compliqué que ça. Moi c'est bizarre, j'arrête pas de rêver que je lis et que je regarde des vidéos ces temps-ci, je pense que c'est à cause des routeurs sans fil de mes voisins.
On peut trouver ici une traduction du texte De la nature.
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