vendredi 19 juin 2009

Le mélodramatique, première partie

Comme beaucoup de gens, mon premier véritable contact avec le mélodramatique a été violent. T'écoutes Rémi le samedi matin comme t'écoutes tous les dessins animés, tu t'attends à du divertissement chill, genre les G.I. Joe se tirent dessus, Gargamel se barre les pieds dans son piège ou les Calinours émettent des rayons laser de coeurs. Et puis soudainement, une semaine comme ça, sans crier gare, la troupe de Rémi était dans une mauvaise passe et ils ont dû dormir dans une cabane dans le bois et Rémi s'est endormi un moment parce qu'il était épuisé et les chiens de la troupe se sont faits manger par les loups. Et moi j'étais comme ça devant la télé, mes parents étaient couchés et je me suis mis à brailler et ma soeur aussi et on s'est sentis trahis parce qu'on l'avait pas vu venir que ça allait nous faire pleurer comme ça. Et c'est pas tout, deux semaines après c'est le petit singe Jolicoeur qui meurt comme Molière sur scène. Paf! on braille encore... Quand je l'ai réécouté il y a quelques années avec Rosemarie, on s'était préparés à l'épisode de la mort des chiens et de la mort du singe. Elle aussi avait pleuré quand elle était petite. On s'était même blindés le coeur parce qu'on s'était dit qu'on se ferait pas refaire le coup deux fois, oh non. Et puis ç'a été comme dans un film d'horreur, quand ils te font croire que ça va être épeurant mais qu'il ne se passe rien et qu'une fois la tension retombée ils te font faire le plus grand saut de la mort de la vie. Nous on était fiers d'avoir pas pleuré quand tous les animaux sont morts, on se disait qu'on était hots, mais là, trois épisodes après, on n'a pas du tout vu venir la mort de Vitalis, avec sa vie de chanteur d'opéra déchu qui lui passe devant les yeux alors qu'il protège Rémi de la tempête de neige.
"C'est la mort paisible d'un homme remarquable dont le dernier geste généreux a été de sauver la vie de l'enfant qu'il aime."
Men, en réécoutant l'extrait, je sais pas ce que j'ai, j'ai comme une poussière dans l'oeil. Et je renifle donc ben, ça doit être le rhume des foins.

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