lundi 22 juin 2009

Le mélodramatique, deuxième partie

Mon top 5 des choses qui me font pleurer à chaque fois que je les écoute:

5- La fin de Devdas, un film de Bollywood

Bollywood, c'est le mélodrame américain au cube, sans retenue. Dans Devdas, on voit trop venir le gros pathétique, on veut résister, on doit résister, parce que c'est trop, parce qu'on le voit bien que tout ce qu'ils veulent faire c'est de nous faire pleurer et que pleurer sur le sort des personnages imaginaires c'est de l'empathie gaspillée, celle qu'on ne peut pas donner aux pauvres et aux malades. On se bat contre le film, mais à la fin on est épuisé de lutter. Mais le film est trop long pour notre volonté et la fin est d'une tristesse parfaite dont la mécanique narrative n'a même plus besoin de se cacher.

4- la mort de Vitalis dans Rémi

J'en ai déjà parlé dans la note précédente. J'aurais encore pu trouver des choses à dire, mais il me reste trois affaires à réécouter avant de finir ma note et je sens qu'à la fin je vais tanné d'avoir la gorge serrée. Il y a quand même des limites à chiâler.

3- "La baleine bleue" de Léo Ferré dans l'Opéra du Pauvre.

C'est dans une chorégraphie d'Emmanuel Jouthe qui s'appelait 3 Centauromachia 4 que j'ai entendu pour la première fois cette pièce. La chorégraphie était peu narrative, il y avait de tableaux puissants, des moments forts, mais à la toute fin une voix toute seule émerge littéralement de tout le bruit pour réciter un texte un peu décousu sur les baleines, une voix profonde, et puis apparaît un arrangement de piano tellement triste qu'on ne peut pas s'empêcher de penser à la dernière baleine qui restera, se promenant sans but toute seule dans l'immensité de l'océan tout bleu, presque noir. Soudainement dans la chorégraphie de Jouthe, tout fonctionnait ensemble, et je braillais en silence dans la salle. Je suis retourné voir la chorégraphie la semaine suivante. J'ai cherché cette pièce de Ferré pendant des années, je viens tout juste de la retrouver.

2- Charlie Chaplin, The Kid

Quand l'enfant pleure parce que les services sociaux sont venus le chercher et que Charlot le rattrape en courant sur les toits, ça m'ouvre à chaque fois les robinets. C'est con parce que c'est vraiment automatique chez moi, je pense que je pourrais être dans n'importe quelle situation ou l'écouter dix fois en ligne, à chaque fois ça me déchirerait le coeur. La musique, composée par Chaplin en 1971, y est vraiment pour beaucoup parce que c'est à travers elle que le visuel se retourne du gag niaiseux de slapstick à une sorte de combat épique contre les forces du monde pour récupérer l'enfant. Et quand il le sert dans ses bras... Le monde est trop compliqué pour qu'on puisse vivre des choses aussi fortes dans la réalité.


1- Mano Solo, "Je suis venu vous voir"

Cette chanson-là nous est rentrée dedans en 2000 quand Mano Solo a joué aux Francofolies. J'avais les yeux pleins d'eau, Rosemarie s'est retournée vers moi et elle pleurait aussi, je l'ai pris par la taille et ce soir-là Mano Solo a perdu une dent à cause de la trithérapie. Et depuis, on la fuit cette pièce-là, on l'écoute jamais parce que c'est trop facile, il n'y a pas de challenge et puis c'est insensé de se dire "tiens, on n'a rien à faire, on va se faire brailler un bon coup".

3 commentaires:

  1. d'accord pour la mort de Vitalis...

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  2. J'adoooore Emmanuel Jouthe. Malheureusement, je n'ai pas eu la chance de voir ce show... J'ai dû manquer quelque chose...

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  3. La fin de Devdas... Moi aussi... Je suis quand même surprise que toi tu sortes ça, mais je me sens moins seule!
    Tous uni dans la mélancolie... (Je vais faire un slam pour la St-Jean dans le Vieux, pas sûr que ce vers pogne fort aujourd'hui...)

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