lundi 20 février 2012

Makenzy Orcel, Les Latrines

Les littéraires puritains ne cessent de répéter que la provocation genre fourrer-crosser-décher à la Sade-Bataille-Guyotat, c'est dépassé. Mais les puritains pensent aussi qu’il est impossible que  la corruption, l'oppression et le mépris des élites pour les déshérités de la Terre soient aussi choquants et généralisés qu'on le prétend. Dans ce contexte de misère mondialisée, Les latrines sont cet espace exigu ou la Révolution n'a jamais cesse d'avoir lieu, quand on n’a plus que le corps et le cul pour continuer à faire souffler ce vent de liberté sans concession qu'on n'espère plus nulle part ailleurs, porté par une phrase qui tue, et un rythme pas possible en plus. Si jamais un jour Makenzy Orcel remportait le prix Nobel, ça fuckerait pas mal notre projet d'Académie qui est, on le rappelle, de ne donner des prix qu'à ceux qui ont peu dechances d'en avoir ailleurs, et on serait pas mal de mauvaise humeur au bureau.

Makenzy Orcel, Les Latrines, Mémoire d'encrier, 2011

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