mercredi 12 mars 2014

Daniel Leblanc-Poirier, Le naufrage des colibris


Il y a une fille au centre du Naufrage des colibris, une fille distante, inaccessible, perdue. Au lieu de s'en plaindre, Daniel Leblanc-Poirier comble le vide en mettant des images, toutes sortes d'images qu'il ramasse du quotidien roffe qui constitue son univers. Il les trouve chaque fois merveilleusement justes. Une bicyclette volée à la place d'un sentiment, l'alarme de feu dans les larmes, se faire habiller comme un hot-chicken. Elles s'installent au point de rupture de ces textes qui n'arrivent pas à dire. Parce qu'il n'y a rien à dire tant il y a à ressentir. Et c'est ce que ses images font quand elles comblent le vide : elle rendent la communication caduque. Qu'un livre puisse être aussi triste que vivant, c'est possible. Car le visible fracassé en miettes est plus riche que la réalité.

Daniel Leblanc-Poirier, Le naufrage des colibris, L'écrou, 2013

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