mardi 11 mars 2014

Sophie Yanow, La guerre des rues et des maisons

Parce qu'on l'habite, on oublie trop souvent que la ville n'a rien de naturel. C'est un espace de disciplinaire. C'est ce que la grève de 2012 a fait apparaître. Mais les rues peuvent aussi se transformer en espaces tactiques lorsque les manifestants en reprennent possession. La guerre des rues et des maisons propose à cet effet une méditation très juste sur les effets qu'a le pouvoir sur l'intimité, la peur de manifester, cette sourde culpabilité qui nous rappelle aux illégalités qui nous constituent. Le trait d’esquisse de Sophie Yanow, sa manière de cadrer, sa manière d'intégrer dans le dessin le flot de sa pensée, tout ça réussit à poser si bien la question de la ville et du pouvoir qu'on s'étonne qu'il n'y ait pas plus de collaborations entre urbanistes et bédéistes.

Sophie Yanow, La guerre des rues et des maisons, La mauvaise tête, 2013

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