passez faire un tour à la boutique: doctorak.co

mardi 7 décembre 2010

Les T-shirts Louis Ferdinand Céline Dion sont arrivés

J'avais annoncé qu'il y avait des choses qui s'en venaient. Et elles sont arrivées, ces choses, juste à temps pour la Noël:

Les t-shirts louis ferdinand céline dion.


Description:
Imprimé blanc sur t-shirt noir de marque Blank (super belle coupe, 100% gossé au Québec), disponibles dans toutes les tailles, homme ou femmes. 24$ (29$ incluant les frais de poste)

Ok maintenant, en attendant que tout le système de paiement et de distribution que je suis en train de monter soit définitivement en place, vous pouvez m'écrire et je vous enverrai par courriel une demande de paiement Paypal. Spécifiez la taille, le sexe et si vous voulez venir chez moi payer et chercher votre t-shirt en personne, et en plus vous pourrez sauver sur les frais de poste.

C'est à cette adresse:
(Désolé d'avoir mis l'adresse en image, mais ça éloigne les spambots; vous pouvez cliquer dessus pour m'écrire ou recopier l'adresse.)


Et puis comme ici à Doctorak, Go! on n'en a pas que pour le commerce et l'argent mais avant tout pour la culture, voici un petit le saviez-vous.

Le saviez-vous? Louis Ferdinand Céline a écrit deux belles chansons. Une qui commence par "Vive Katinka la putain", et l'autre par "Je te crèverai charogne! Un vilain soir! Je te ferai dans les mires deux grands trous noirs!" Céline, quant elle, a écrit un beau beau livre qui s'intitule Ma vie, mon rêve.

jeudi 25 novembre 2010

Les prix littéraires et le pouvoir


Il se passe des choses dans le monde des prix littéraires, cette antichambre de la gloire médiatique des auteurs! En exigeant qu'on le retire de la liste des finalistes, Gil Courtemanche a fait bien plus que dénoncer un abus de pouvoir au sein de Québécor, le lock out des 250 employés du Journal de Montréal qui dure depuis deux ans, il révèle la nature profondément politique de tout prix littéraire.

Tout en respectant le courage qu'ils ont eu de ne pas rester muet - car c'était la solution la plus facile -, je reste plutôt perplexe devant la réaction qu'a recueillie La Presse de cinq participants à ce prix, quatre auteurs et un éditeur. Jean-Simon Desrochers, Caroline Allard, Stéphane Dompierre, Pierre Szalowski et Antoine Tanguay.

Desrochers revendique d'abord pour lui un droit au non-alignement et à la neutralité, droit qui assurément renvoie assurément moins à la notion de justice qu'à la loi du plus fort, qui est comme partout paraît-il mais surtout ici, toujours la meilleure. À peu de choses près, les quatre autres intervenants répondent selon la même logique, certains remerciant le ciel que cette polémique n'ait pas éclaté l'année où ils ont remporté le prix, un autre y allant de cette affirmation d'un cynisme terrifiant: "On ne peut pas demander aux plus pauvres d'être solidaires dans une guerre entre plus riches". Dompierre en rajoute: "faut-il boycotter les librairies Archambault aussi?". Ce à quoi on pourrait répondre que ce n'est assurément pas la seule raison de ne pas y entrer. Ne jamais y trouver les dernières parutions en essai ou en poésie québécoise reste pour moi la raison principale, ne jamais m'y retrouver au hasard des lancements ou des événements de la vie intellectuelle et culturelle montréalaise en est une autre, car dans les succursales de ces grandes chaînes, il ne se passe plus jamais rien.

Ces cinq agents du monde littéraire ne sont cependant pas à blâmer, ils représentent plutôt un symptôme plus grave de la conscience malheureuse qui règne au sein des institutions qui représentent la littérature québécoise sur la place publique, une conscience au sens hégélien que lui donne Alexandre Kojève, à savoir la capacité de penser son impuissance doublée d'une incapacité de penser son dépassement. Car de tels prix littéraires relèvent d'un impouvoir de la littérature en ce que leurs fondements s'inscrivent dans un espace qui lui est d'office extérieur, un espace marchand et un espace de visibilité médiatique, plus que dans un espace intérieur où le débat porterait par exemple sur la critique et les choix d'attribution du prix à un récipiendaire plutôt qu'à un autre. Que ces agents en soient venus à croire à la logique de ce prix au point de se commettre politiquement à son égard (car malgré sa retenue, la non-ingérence est toujours une prise de position) démontre bien le triste état dans lequel le monde littéraire se trouve aujourd'hui où pose soudainement problème une prise de position aussi consensuelle que l'appui aux employés en lock out d'une entreprise qui travaille plus souvent à la marginalisation de la littérature qu'à son essor.

Tout ça pour dire que, malgré le côté souvent ironique et apparemment peu sérieux de l'Académie que nous avons fondée, l'entreprise est peut-être moins bouffonne finalement que ces prix médiatiques qui entraînent de la sorte à la compromission. Sans autre collusion que celle qui lie le monde littéraire à lui-même, les prix que nous attribuons peuvent quand même se permettre de réclamer leur souveraineté, et par là une autonomie qui n'a pas à invoquer piteusement un hypothétique droit à la neutralité. Du reste, son principe fondamental, de n'attribuer de prix littéraire qu'à des livres ou des auteurs qui ont peu de chances d'en remporter ailleurs, indique bien le type de politique qu'on y pratique, pour le meilleur et pour le pire.

Ceci dit, nous devons quand même être reconnaissants envers Gil Courtemanche d'avoir orchestré le dévoilement des postures politiques que force à prendre ce prix. En littérature comme dans toutes les institutions, le pouvoir qui organise la visibilité est, paradoxalement, toujours difficile à faire apparaître.

vendredi 19 novembre 2010

Salon du livre et préselection aux prix de l'Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle

C'est le Salon du livre de Montréal! C'est-à-dire le lieu le plus angoissant et le plus démoralisant dans lequel un écrivain peut se retrouver, étant donné que t'as genre 500 auteurs inconnus du grand public qui regardent piteusement les gens se rendre faire la file pour soit aller montrer à l'auteur jeunesse du moment comment leurs enfants sont donc avancés pour leur âge en lecture, soit pour rencontrer le romancier français mainstream qu'ils ont vu à Tout le monde en parle, soit pour aller rendre hommage à cette personnalité médiatique qui a daigné descendre parmi la foule pour se faire accorder l'honneur d'un baise-main ému au-dessus de son roman de marde dont tout le monde se sacre ou de sa grande biographie de 600 pages imprimée en caractères 18 points.

Néanmoins, une des choses les plus intéressantes que permet le Salon, c'est la possibilité de saisir en une seul visite l'étendue de tous les livres publiés dans une seule année au Québec, de la plaquette austère de poésie aux éditions de la Peuplade à la révision annuelle du code civil aux Publications du Québec, en passant bien sûr par Les dés de la destinée, l'anthologie de Gargouille et le Guide de l'auto. Et comme l'Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle est déjà à pied d'oeuvre pour dénicher les récipiendaires 2010 de ses prestigieux prix, Doctorak, Go! a cru bon de passer donc au salon, d'acheter tous les livres, de tous les lire et il vous offre aujourd'hui en primeur sa Grande Préselection aux Prix 2010. Notez que tous les auteurs de ces livres seront en fin de semaine en séance de dédicace à un moment ou à un autre au Salon du livre, ce qui en soi mérite déjà qu'ils figurent dans cette liste. Les voici.
Yvon Brochu, Galoche, c’est parti mon frisbee!, FouLire
Chantal Contant, Les rectifications de l’orthographe du français, ERPI
Jean Laplante, L’art de conclure une vente avec la PNL, Gereso
France Gauthier et Pierre Lessard, Tout se joue à chaque instant, La semaine
Manon Couture, Comment maximiser son potentiel humain, Béliveau
David Desjardins, Bien dans son corps, bien dans sa peau, Transit média
Anne Van Stappen, Petit cahier d’exercices pour cultiver sa joie de vivre au quotidien, Jouvence
Yvon Dallaire, Qui sont ces hommes heureux?, Option santé
Jennifer Couëlle, Coucou bonheur, Planète rebelle
Paul Delisle, Conciliation travail-bonheur, NKS
Lucie Mandeville, Le bonheur extraordinaire des gens ordinaires, Homme
Nicolas Gaitan, Et si on choisissait d’être heureux!, Un monde différent
Alain Samson, Pourquoi vous contenter d’être heureux?, Béliveau
Hélène Turmel, Et si vous étiez comblé d’amour 365 jours par année?, Béliveau
Johanne Ménard, Espoir quand tu me tiens, AdA
France Boucher, Si je devenais nuage, Ecrits des Forges
Sylvie Ouellet, Amélie Grenier et Anick Lapratte, Pétales de vie, Dauphin Blanc
Sylvie Asselin, Les quatre piliers de la vitalité, Quebecor
Lolita Leblanc, La rédemption de l’ange, JKA
Jean-Paul Simard, Guérir par la foi, l’amour, la prière, Mediaspaul
Pierre Lessard, Manifester ses pouvoirs spirituels, tome 2, Éditions Ariane
Denise Chartré, Être jeune à 90 ans, La Semaine
Christiane Morrow, Véronique Lettre, Plus fou que ça... tumeur!, Stanké
Véronique Fortin, Journal irrévérencieux d’une mère normale, Bagnole
Vanessa Quintal et Isabelle Malenfant, J’ai une amie en congé de maternité, Flammarion Québec
Stéphanie Moranville, S’aimer pour maigrir et non maigrir pour s’aimer, Béliveau
Joël Legendre, Ma biographie gourmande, La Semaine

Quelle sélection! Qu'on vienne pas me dire qu'y a pas de talent au Québec. J'ai les cheveux drettes sua tête.
Il va sans dire que cette liste sera appelée à changer sensiblement au cours du processus qui nous mènera à la grande remise officielle des prix lors du gala qui aura lieu en février 2011. Alors, attention les auteurs, ne vous surprenez pas si jamais vous ne remportiez aucun prix. Notez aussi que plusieurs des titres de cette liste ont été choisis en fonction du critère "mais qui pourrait bien se déplacer au Salon du livre pour demander une dédicace pour ce livre-là?", critère dont on débat présentement de la pertinence au sein des nombreux comités officiels de l'Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle. Tout comme on débat aussi de cette tonalité "bonheur, pensée positive et joie de vivre" qui donne souvent le goût de fesser dedans des affaires. D'ordinaire, on trouverait que ça relève de l'exploitation des gens en détresse psychologique, mais pour une fois, nous avons fait l'effort d'ouvrir notre coeur aux belles choses de la vie, aux oiseaux et aux fleurs, à la bonté et à l'espoir d'un monde meilleur et la fraternité et l'amour universel et se taper la tête se taper la tête péter des gueules bukkake crystal meth accidents de char tireur-fou destroy atenttas-suicides araché dé zongle noèyés des tis châs violé des bebé non non ARRNONNONNONNONCRRRGJJJ LOUGLADIGIDIZI SEURBELGFIEMG ZDODRI FF FF FF Ff ff f...
...
...
...
Bon, ça va mieux...

Bonne chance à tous les auteurs en lice!

Lien vers la liste des auteurs en dédicace au Salon du livre de Montréal 2010.

lundi 15 novembre 2010

Non, Doctorak ne passe pas ses journées à jouer à démineur

S'il y a pas beaucoup d'action ici ces temps-ci, c'est parce que Doctorak est en train de préparer des affaires... Des affaires amusantes... Qui seront révélées en temps et lieu...

La première surprise, c'est une série d'entrevues qui auront lieu tous les lundis à compter d'aujourd'hui sur mon compte Twitter dont je rendrai compte en direct sur place. En fait, j'ai déjà commencé la semaine dernière, alors que je notais frénétiquement depuis la librairie Olivieri les détails d'une table ronde qui a mal tourné. La voici, mise en page pour ceux d'entre vous, nombreux, qui ont manqué l'événement:
7h46 - En train d'enregistrer à la librairie Olivieri une table ronde sur la laïcité. La chicane va pogner dans 3...2...1...

7h48 - Chez Olivieri c'est plein de chaises en métal comme à la lutte. Je dis ça juste de même, le luchador a l'air de tenir au crucifix dans les lieux publics.

7h56 - Oh! Le luchador a entraîné Daniel Weinstock dans la section sciences humaines! Il lui assène des arguments-massue. Mais que fait l'arbitre?!

8h05 - Une féministe vient de démasquer le luchador! Elle pensait que son masque était un niqab, signe ostentatoire de l'oppression patriarcale!

8h13 - Un laïque radical est en train de piétiner l'introduction de Georges Leroux au dossier spécial du dernier Spirale! Qui arrêtera ce carnage!

8h18 - Oh shit, The Undertaker vient d'entrer par le backstore... Non, c'est Yvan Lamonde! Il pète en deux l'idée de patrimoine religieux! D'où viennent cette musique d'orgue lugubre et cette fumée?

8h40 - C'est fini! Mais Weinstock et Lamonde veulent une revanche dans un Steel Cage Death Match! À la semaine prochaine, si Dieu le veut!
La librairie Olivieri compte une des plus vastes sélections de livres de philosophie à Montréal.

Yvan Lamonde en spandex en train d'exécuter la prise du marteau-pilon, ça valait vraiment le déplacement. Mais où êtes-vous êtes donc quand il se passe des choses intéressantes?

L'entrevue de demain devrait commencer live sur twitter autour de 10h. C'est ici que ça va se passer.

jeudi 11 novembre 2010

Lectures à venir

Ça va être la fête! Car je fais deux lectures bientôt:
PARTY D’OUVERTURE : VENDREDI 12 NOVEMBRE, 20:30 – minuit, avec musique par Tony Ezzy et Super Fossil Power, lectures par Mathieu Arsenault, Sherwin Tjia et plus !! $5, La Sala Rossa, 4848 St-Laurent. Plus d'infos ici.

Et, oui, la rumeur est vraie: Mathieu A. fera un retour sur la scène slam la semaine prochaine dans le cadre des Rencontres internationales du documentaire. C'était un matin pluvieux, alors que les vapeurs de l'alcool et d'inénarrables excès se dissipaient encore, Mathieu était aux prises avec une crise d'angoisse horrible. Était-on en train de l'oublier? Combien de temps lui restait-il? Son oeuvre, son oeuvre! Tout cela aura-t-il été en vain? Et là, au milieu de cette tempête du désoeuvrement désespéré, dans sa boîte de courriel apparut cette déchirante invitation à reslamer. La tentation... une dernière fois, juste un dernier hit, une dernière chance peut-être de recevoir les applaudissements de cette foule ingrate et oublieuse (c'était une grosse crise théâtrale, là). Alors j'ai cédé, j'ai dit oui. C'est là que ça se passera:
Lounge de la cinémathèque québécoise
mardi 16 novembre, 21h

Vous allez être là, hein?

jeudi 28 octobre 2010

Blanchot devant 4chan


Nous sommes, par un mouvement trop fort, attirés en un espace où la vérité manque, où les limites ont disparu, où nous sommes livrés à la démesure, et c'est là pour­tant qu'il nous est imposé de maintenir une démarche juste, de ne pas perdre la mesure et de chercher une parole vraie en allant au fond de l'erreur.

Maurice Blanchot, L'espace littéraire. Il parle de la Lettre de Lord Chandos de Hoffmanstahl, mais ce qu'il dit s'applique étrangement à l'expérience intime et profonde qui se trouve aujourd'hui derrière toute activité en ligne. Internet est, tout comme l'écriture, un espace dont le fondement est le désoeuvrement complet, la dissociation de soi et la plongée dans le vide de l'absurde. Nous sommes en tout temps à quelques clics des pires horreurs, comme nous pouvons nous abîmer dans une temporalité où notre existence comme notre identité disparaît. Nous devenons anonymes et nous rendons peu à peu disponibles à nos pulsions les plus destructrices, haine, mépris, débauche. Et c'est au plus près de cette déstructuration qu'émergent
Blanchot a affronté cette démesure, la démesure de la communication dans les années 30, alors qu'il publiait des articles polémiques dans les journaux d'extrême-droite français. Puis il a rencontré Bataille, ce bibliothécaire fasciné par la violence rituelles, les démembrements, les énucléations, et pourtant dénué de tout cynisme et de tout mépris.
Combien de Blanchot cherchent en ce moment leur Bataille sur les pires forums en ligne?

mercredi 6 octobre 2010

Soumission et jeux vidéo

Attention, je vais parler de l'analyse de commentaires portant sur la  critique d'un jeu vidéo... C'est dur à suivre, mais ça vaut la peine. Je pense. Je veux dire: ç'a l'air du stuff de geek, mais au final ça concerne tout le monde parce que ça parle des gros colons pas de culture.

Le blog Brainy Gamer présentait récemment une analyse très juste de la réception violente d’une critique en ligne de Metroid : Other M pour Wii, parue sur le site G4tv.com. Comme le constate Brainy Gamer, Abbie Heppe, l’auteure de la critique, était sans doute loin de se douter que son texte générerait une aussi violente Flame War de plus de 500 commentaires. La critique elle-même porte sur les incohérences dans la continuité de la saga Metroid, et sur la décision de l’équipe de développeurs externe aux précédents épisodes de faire soudainement de Samus, l’héroïne de la série, une femme vulnérable et soumise, à la psychologie binaire, alors que les épisodes déterminants pour le récit que sont Metroid Fusion et Metroid : Zero Mission, Samus apparaissait comme une tête brûlée au passé complexe et sensible aux dilemmes moraux dans lesquels sa situation la place :
In short, you're asked to forget that Samus has spent the last 10-15 years on solitary missions ridding the galaxy of Space Pirates, saving the universe and surviving on her own as a bounty hunter. Instead, Other M expects you to accept her as a submissive, child-like and self-doubting little girl that cannot possibly wield the amount of power she possesses unless directed to by a man.
Là où ça devient étrange, c’est dans la violence et le mépris des réponse des lecteurs de G4tv.com à cette critique somme toute banale et légitime. L’analyse de Brainy Gamer construit de manière sommaire une typologie des commentaires. Il dégage quatre grandes catégories d’arguments :

1- des commentaires violemment misogynes du type « les jeux vidéo c'est fait pour les gars, ça fait que les femmes, hein, décalissez »;
2- des arguments du type « les jeux vidéo sont une forme de divertissement sans plus, la complexité des personnages est secondaire »;
3- des arguments de l’ordre de « la critique de jeux vidéo devrait porter exclusivement sur le plaisir à jouer et sur le réalisme des graphiques, pas sur le récit »;
4- enfin, un type d’argument tout à fait singulier, qui concerne la nature même du jeu vidéo, un argument qui pourrait se résumer à « l’univers du jeu créé par les développeurs est complètement indépendant, et il demande qu’on le critique comme tel, pour sa seule cohérence avec lui-même, sans rien y ajouter de l’extérieur ».

L’analyse de Brainy Gamer s’arrête ici, à la dénonciation de ce refus primaire de la critique et se conclut en plaidoyer pour que l’industrie des jeux vidéo se montre plus sensible aux mauvaises critiques qu’à ce type de commentaire. Mais quiconque a déjà lu un peu Adorno et Horckheimer et leur critique des médias a pourtant de quoi être plutôt affolé. Car ces arguments contre la critique sont ceux-là même de la soumission aux formes de pouvoir dominant : d’un côté on minimise la valeur culturelle et sociale de ses manifestations pendant que de l’autre, on valorise la valeur euphorisante de l’expérience individuelle qu’ils procurent.

Ce qui est terrible ici, c'est l’absence de critique à l’intérieur même du jeu. La soumission collective, dont parlent Adorno et Hockheimer, appelle une structure de pouvoir, une sorte d’alignement de toutes les soumissions les unes dans les autres. Dans le fascisme, le pouvoir individuel, le pouvoir familial, le pouvoir institutionnel et le pouvoir politique s’alignent tous sur le même modèle de domination d’une majorité plus forte sur l’ensemble des minorités plus faibles. Dans Metroid : Other M, ce qui est répréhensible c'est non seulement la soumission sexiste dans laquelle on plonge Samus, devenue soudainement le véhicule sans personnalité de la puissance militaire, mais surtout, comme le soulignait la critique Abbie Heppe, qu’on oblitère complètement l’histoire et la personnalité riche et complexe qui ont fait de Samus le personnage si fascinant de cette série. On la relègue ainsi dans un scénario qui reconduit un sexisme banal, entièrement invisible et générique, si générique que 500 commentateurs du site g4tv refusent même de voir, se faisant littéralement complices de cette entreprise révisionniste.

Cette invisibilité est dangereuse, car elle est terriblement efficace autant pour reconduire les rapports de pouvoir et de soumission que pour neutraliser toute possibilité de pensée critique. Car il est toujours difficile de critiquer ce que personne ne veut voir. À ce titre, la série Grand Theft Auto est plus morale et plus saine dans son exacerbation de la violence car les comportements antisociaux qu’elle met en scène sont instantanément donnés à voir dans toute leur cruauté. C'est d’ailleurs la raison pour laquelle Grand Theft Auto crée tant de remous dans les médias de masse à chaque nouvelle parution : il pose des questions que les grands médias, alignés sur la défense du conformisme et de la soumission banale, n’arrivent pas à poser. Au contraire de Grand Theft Auto, un jeu comme Metroid : Other M ne causera jamais un tel tollé, il ne pose pas le problème de la soumission, il la réaffirme plutôt dans sa forme la moins choquante, la plus durable et la plus dommageable en en donnant une expérience plaisante, faite de graphismes réalistes et d’une mécanique de jeu dynamique et plaisant qui nous rappelle que les humiliations et les abus de pouvoir ne sont graves que lorsqu’ils sont intégrés à un récit, sans nous donner la possibilité de critiquer la légitimité et, par-dessus tout, l’histoire de ce récit.

Un tel jeu est à la limite sans importance culturellement et c'est ce qui rend l’analyse de Brain Gamer si affolante. Car pour un instant, à travers les commentaires violents à une critique cohérente, les pulsions de pouvoir propres à notre époque se sont dévoilées.

Il est intéressant de constater que Boing Boing, où on pouvait lire un compte-rendu de l’article de Brain Gamers, a titré sa note « Games not art after all, say angry gamers », faisant porter son résumé sur le conflit entre les critiques qui voudraient voir dans les jeux vidéo une forme d’art à part entière et sur la communauté des gamers qui n’accepte sa valeur artistique que lorsque celle-ci offre une légitimation positive aux jeux vidéo. À partir de ce constat, on peut néanmoins mesurer le déplacement qui s’est opéré depuis quelques années. La question de la valeur artistique des jeux vidéo se trouve ici complètement retournée. Alors que jusqu’à il y a peu le conflit de légitimation se situait entre les snobisme institutionnel des représentants de la grande culture et la détermination parfois naïve de critiques culturels enthousiastes à leur attribuer une valeur artistique, on se trouve ici devant un débat épistémologique plus déterminant entre ces mêmes critiques qui demandent maintenant des comptes idéologiques et esthétiques aux jeux vidéo et une population d’amateurs qui refusent d’une manière flagrante une responsabilité qu’ils peuvent de plus en plus difficilement nier. La violence de leur propos en fait foi.

Lien vers "Backlash", la note de Brainy Gamers. Lien vers la critique de Metroid: Other M et ses commentaires sur G4TV.com.

vendredi 24 septembre 2010

Patrick Huard et l'OFF-FIL

Travaillant toujours avec autant d'acharnement à démotiver le monde de toute cette misère intellectuelle et sensible qu'on appelle dans les médias "la culture", j'ai écrit récemment un beau poème sur Patrick Huard que je lirai dimanche au Café Chaos dans le cadre du OFF-FIL. En voici un extrait:
...la bande annonce infinie de à vos marques prêts entre ciel et nitro dans le vide d’aurore les 3 p’tits bon cop filière 13 et full fuck you patrick huard quitte ta maison quitte ta blonde quitte cette vie qui te pousse à faire film après film à t'humilier et à nous humilier tous je t'aimais mieux avant patrick huard quand je te connaissais pas j’aimais mieux avant quand je connaissais personne de connu j’aimais mieux avant quand personne connaissait personne quand je passais mes journées dans ma chambre au sous-sol et que je pouvais sortir en ligne quinze noms de réalisateurs de films asiatiques pour impressionner des gars avec des t-shirt de black metal qu'on peut pas lire les noms...
L'image en tête de note, c'est un demotivational du talentueux Patrick par Ginette-Villeneuve-en-comic-sans. Et, tchecke ça comment c'est pas possible de la mort de la vie mon ami, quand tu vas sur le site d'où elle provient, tu te rends compte que l'image est pas du tout ironique! Le demotivational, il est involontaire! Involontaire! Involontaire, incidemment, comme le personnage de Patrick dans Bon cop, bad cop qui est psychotique, violent et détestable alors qu'il devrait être ce flic désinvolte et streetwise auquel on est supposé s'identifier.

Ah oui, c'est vrai, la lecture. C'est ça:
SHOW LITTÉRAIRE
Café Chaos
2031 St-Denis
20h30


avec:
Virginie Beauregard
Patrick  Boulanger
Brigitte Caron
Catherine Cormier-Larose
Simon Dumas
Rose Éliceiry
Pascal Angelo Fioramore
Vickie Gendreau
Christine Germain
Marie-Paule Grimaldi
Christian Guay Poliquin
Émilie Hamel
Valérie Jacques-Bélair
Jonathan Lafleur
Daniel Leblanc-Poirier
Geneviève Morin
Queen Ka
François Rioux
Jocelyn Thouin
Aimée Verret

mercredi 15 septembre 2010

Lecture à l'art passe à l'est ce vendredi


Je ferai une lecture à la galerie l'art passe à l'est ce vendredi. En hommage à Ian Curtis. Pourquoi Ian Curtis? Parce que je sais juste plus quoi faire pour me sortir Joy Division de la tête. Depuis trois mois... Ça veut jamais s'arrêter! Day in, day out!
Vendredi, 17 septembre, 21h
Galerie L'Art passe à l'est
3842 Ste-Catherine Est

Avec un nombre ridicule de lecteurs: Mikalle Josha · Bertrand Laverdure · Jean-Marc Desgents · Julien Dupuis · Elkhana Talbi (Queen Ka) · Mayra Bruneau-Da Costa · Annick Chauvette · Catherine Cormier-Larose · Jonas Lafleur · Marie-Ève Comtois · Marie-Charlotte Aubin · Philippe-Jonathan Côté · Maxime Catelier · Laurie Bush · Pierre-Alain Faucon · Shawn Cotton · Sebastien B-Gagnon · Catherine Lalonde · Virginie Beauregard-D · Rose Éli · Simon Boulerice · M-C Lemieux-Couture · Danny Plourde · François Guerrette · Carl Bessette · Erika Soucy · Daniel Leblanc-Poirier · Veronique Cyr · Claudine Vachon · Laurent-Hugo Lanctôt-Fournier · José Aquelin

mardi 7 septembre 2010

Je suis allé chez Réjean Ducharme

Je suis allé chez Réjean Ducharme. J’étais avec Émilie H. un dimanche de juin, nous n’avions rien à faire sinon nous promener, nous sommes partis vers l’ouest. On parlait de tout et de rien. À un moment, je lui dis: « tiens, on n’est pas loin de chez Réjean Ducharme. » Elle n’y croyait pas. Elle a répondu : « on y va, on y va! »

Chez Réjean (vision romantique et erronée)
Il n’existe pas d’auteur québécois vivant plus culte que Réjean Ducharme.
La définition de ce qu’est une « œuvre culte » est toujours difficile. En dehors du domaine du cinéma, il manque d’essais sérieux de définition.Mais selon l’usage qu’on en fait présentement ici, au Québec, elle recoupe sensiblement les catégories d’« undeground » et de « cult ». L’underground est d’ordinaire produit dans un contexte indépendant des tendances dominantes de son époque, et le culte concerne quant à lui la réception intense et marginale d’une œuvre dans un petit groupe loyal de fans. On pourrait aussi ajouter ceci : la définition de « culte québécois » semble concerner présentement tout ce qui concerne l’esthétique crue et trash des années 70 principalement. Parlez-nous d’amour de Jean-Claude Lord, Le bonhomme de Pierre Maheux au cinéma, Laissez-nous vous embrasser où vous avez mal de Péloquin-Sauveageau et Attaboy on meurt des Biberon bâtis en musique, la poésie de Josée Yvon et celle de Louis Geoffroy, toutes ces œuvres ont présentement un statut indéniablement culte. En littérature, je sais bien que Ducharme ça reste un peu mainstream comparé à Yvon, Geoffroy et, disons, Patrick Straram, mais qu’est-ce que vous voulez, tout le monde est mort.

Et, même si ça ne peut pas nuire, on ne devient pas nécessairement culte parce qu’on est un grand auteur. Les premières pièces de Michel Tremblay sont d’une violence et d’un mépris mêlé de fascination qui aurait tout pour plaire aux amateurs de trash que je fréquente, ces improbables collectionneurs de vinyles d’orgue, ces inconditionnels de Martin Parr avec qui je me retrouve régulièrement au bowling au Monster Truck Spectacular et à l’exposition agricole de Saint-Hyacinthe. Mais jamais quand on est ensemble nous viendrait l’idée de mentionner le nom de Michel Tremblay car depuis les années 80, sa potentielle aura culte s’est dissipée dans son virage romanesque populaire. En lieu et place de Tremblay, nous nous gorgeons plutôt d’On n’est pas des trous de cul de Marie Letellier, une ethnographie faite de retranscriptions d’entrevues avec une famille dysfonctionnelle du Centre-Sud vers la fin des années 60. C'est un des livres préférés d’Émilie.

Mais mis à part Ducharme, quel autre auteur vivant pourrait prétendre au statut de culte? Christian Mistral n’est pas loin, mais son style est tellement classique, on aurait eu besoin d’une écriture plus garage. Victor-Lévy Beaulieu? S’il n’avait publié que cinq livres au lieu de 60, s’il ne s’était pas autant éparpillé et qu’il s’en était tenu à la violence lyrique qu’on retrouve aussi bien au début qu’à la fin de son œuvre, dans La nuitte de Malcomm Hudd comme dans Je m’ennuie de Michèle Viroly, là on pourrait commencer à parler. Yves Boisvert (le poète, là)? Sait-on jamais. Et Patrice Desbiens? Patience, il y est presque...

Si on revient à Ducharme, il est limite tout de même. Il fait partie de ces auteurs des années 50 et 60 dont l’institution s’est tant et si bien occupée qu’elle a peu à peu accaparé tout le désir qu’on aurait pu avoir de les lire hors des lectures obligatoires ou des cours d’histoire littéraire desquels ils sont désormais prisonniers.

Pour Fernand Ouellet, c'est deux étages en dessous.
Ce qui permet à Ducharme d’échapper à ce funeste destin d’être enterré vivant dans une anthologie, c'est qu’il y a dans son œuvre et dans son retrait de la vie médiatique tous les éléments qui lui permettent de se maintenir en vie dans le désir des lecteurs en marge de l’institution. Par son éthique du refus et son esthétique du détournement railleur, L’Hiver de force rejoint encore n’importe quel intellectuel post-punk et tous ceux qui consacrent leur vie à dénicher le culte dans tous les recoins de la culture.

De toute manière, ces distinctions ne valent rien. Car il existe un test. Pour savoir si un auteur est culte ou non, on n’a qu’à mesurer la réaction après avoir énoncé ceci : « je suis allé chez x ».

« Je suis allé chez Hélène Dorion. » — « Hein? Pour quoi faire? »
« Je suis allé chez Louis Hamelin. » — « Ah bon. Il était en forme? »
« Je suis allé chez Jean Larose. » — « Il paraît que c'est beau chez lui. Sa femme est bin fine »
« Je suis allé chez Mathieu A. » — « Ah oui, c’est sur Coloniale. Je connais sa coloc. »
« Je suis allé chez Leonard Cohen » — « Tu. Me. Niaises. C’est complètement MALADE! »
Etc.

Attention, là c'est le grand test.

 « Je suis allé chez Réjean Ducharme
— Non! C’est complètement fou!
— Oui, mais je suis même pas rentré chez eux.
— Arrête-moi ça!
— Il était même pas là.
— Ben là!
— Mais j'ai vu sa cour arrière.
— AH! C'est comment? C’est comment?
— Ma note est trop longue, je vais poster la suite la prochaine fois.
— Va chier! Il va-tu y avoir des photos?
— On n’avait pas d’appareil, mais si j’y retourne en prendre cette semaine, ça va-tu faire pareil?
— Pas de photo? Fuck men, si c’est ça le grand retour de Doctorak go, j’aurais été aussi bien de passer... »

***

Durant des années j'ai couru après des anecdotes concernant Ducharme. Voici le top 5:

5- Maggie Roussel (anciennement Blot) aurait aperçu une silhouette lui ressemblant dans une galerie d’art où Roch Plante exposait ses trophoux, un après-midi où il n’y avait personne. 

4- Robert Charlebois l’aurait croisé pour la dernière fois il y a quelques années. Ducharme lui aurait dit : « je ne communique plus ».

3- Elle vient de Jack de Train de nuit. Il connaît quelqu'un qui est allé à un BBQ chez la soeur de Ducharme. Il était là. Malheureusement, aucun détail singulier n'a pu émerger:
Y est musicien, dans les limbes, il ne lit à peu près jamais, ne s'intéresse guère à la littérature, encore moins à ses auras. Tout le monde lui dit : "hein? T'as soupé avec Ducharme?" - "Ben oui! Si tu veux mon opinion, yé platte comme la pluie."
Ducharme, Salinger, Pynchon et Blanchot posant pour une pub de BBQ. Date et origine inconnues.
2- L’ami d’un ami qui habitait était devenu régulier dans un petit bar de quartier. Comme il était plutôt sociable, il s’était lié avec les autres piliers de taverne de la place, tous dans la soixantaine. Un soir qu’ils fumaient dehors un homme est passé, il a parlé un peu avec eux, puis a poursuivi son chemin. « Sais-tu qui à qui tu viens de parler? » a demandé un des vieux? « Non », il a répondu. « C’était Réjean Ducharme. » « Je sais pas c’est qui ». L’ami de cet ami était, genre, électricien, c’était pas trop un littéraire. (Mais l’histoire est vraie je vous jure, l’électricien s’est quand même dit que ça pourrait intéresser ses amis.)


1- Une étudiante du département d’études françaises de l’Université de Montréal aurait réussi à obtenir son numéro de téléphone dans les années 90. Elle voulait plus que tout écrire et n’arrivait pas à faire autre chose que du sous-Ducharme. En crise, elle l’aurait appelé pour lui dire qu’elle trouvait qu’il avait trop tout écrit et qu’il n’y avait plus de place pour rien après, etc., etc. La voix l’aurait écouté en silence avant de raccorcher en disant « va faire du ski de fond ».
 
Quant à moi, je n'ai pas d’anecdote personnelle dans mes cartons, sinon la manière dont j'ai obtenu l’adresse de Ducharme. J'étais au Cheval blanc avec des amis et je me suis mis à parler avec un enthousiasme délirant d’Arthur Lipsett (Lipsett c’est culte? non, cultissime). Un monsieur juste à la table à côté se tourne alors vers moi pour me dire : « vous êtes en train de parler de l’Office nationale du film, là? » Je me retourne. C’est André Forcier. Le monsieur, c’est fucking André Forcier! Juste là! Mon enthousiasme s’est soudainement déplacé, et on se met à parler avec lui.

Bon, André Forcier, il est semi-culte. Ce qui nous met en feu, c’est Bar Salon, Night Cap et L’eau chaude, l’eau frette. L’esthétique trash est poussée à fond, mais elle n’est jamais esthétisée comme elle le sera chez Pierre Harel. Après, on n’est plus trop sûrs de la qualité « culte » des films suivants. Le réalisme magique québécois, bon, il y en a peut-être que ça branche, mais dès qu’il n’y a plus cet amalgame punky trash, on décroche. C'est comme quand tu découvres que Lou Reed a fait une chanson qui s’appelle « Satellite of Love », tu te mets à t’ennuyer de ta mère, « Sister Ray ». Mais ok, je suis prêt à concéder qu’André Forcier c’est genre trois-quarts culte à la rigueur, à cause de son obstination à résister à l’industrie du cinéma et de sa manière de trasher les producteurs.

Alors, on parlait avec Forcier au Cheval blanc et comme on voulait ni trop le faire chier avec ses vieux films ni trop nous mettre les pieds dans les plats en lui parlant de ses plus récents, on se cherche un sujet. Ça tombe sur Réjean Ducharme. Je dis que j’aimerais bien ça savoir où il habite. Il répond comme ça : « il est pas dur à trouver. Tout est au nom de sa femme. Si tu trouves l’adresse de sa femme, c’est là qu’il habite. 

-  Mais je sais pas c'est qui sa femme, moi.
-  Elle est scénariste. Je me souviens plus de son nom mais elle a écrit un film... »

Il me dit le nom du film. Yes! La soirée terminée, je rentre chez moi. IMDB! Je trouve son nom! J’ai même quelque part chez moi un bottin de l’Union des artistes. Je le retrouve! Fouille dedans! Bingo! Google Maps! Tape l’adresse! Ohohoh! C’est là, juste sous le marqueur.

Quelques jeunes découvrant la carte qui mène chez Réjean D.
Et puis je n’y ai plus repensé jusqu’à cette promenade avec Émilie où on a décidé d’aller chez Réjean Ducharme. Que pouvais-je faire? Aller sonner chez lui? Le déranger? Pour lui dire quoi? Se cacher en attendant qu’il sorte? Franchement, il n'y a rien à faire. Je ne saurais pas quoi dire à Réjean Ducharme et pour ce qui est de le voir, lui, en personne, il a probablement les traits d’un vieux monsieur gardant une vague ressemblance avec les deux images iconiques de sa jeunesse. Mystère de cœur qui ne peut s’éclairer ! Comment pourrais-je sourire à ces lèvres fanées? Et quand André et Nicole corrigent pour Roger Degrandpré, comment puis-je pleurer?

- Wo minute, bonhomme, t’as pas avancé d’un pouce dans ton histoire, on a encore rien appris sur la maison de Ducharme.
- Inquiétez-vous pas, dans la prochaine note vous saurez tous les détails.
- Avec les photos?
- ...

Ne manquez pas samedi prochain la suite et la fin de cette palpitante aventure : je suis allé chez Réjean Ducharme.

***

Émilie et moi, nous n’avions pas l’adresse exacte, je savais seulement, pour avoir déjà vérifié sur une carte, que la maison était près du coin, sur le versant nord de la rue. Nous approchions dudit coin sans trop savoir ce que nous y ferions. Nous ne voulions pas troubler l’intimité de Ducharme, si vaillamment arrachée à 45 ans de célébrité. D’autant plus que nous enviions cette attitude aristocrate : qui ne voudrait pas publier un œuvre si marquante qu’elle permette à son auteur de disparaître sans céder aux pressions médiatiques? Le doute quant à nos capacités artistiques fait de nous des putes promotionnelles, et même sans œuvre, l’angoisse de n’être pas aimés nous fait tweeter d’insipides conneries. Nous voudrions tous secrètement disparaître.

Nous sommes veules, nous étions veules et puis cette maison s’est présentée à nous. Sur la rue R., à Montréal, accotée contre un bloc de condos complètement génériques se détachait une petite maison blanche. À la peinture écaillée, sans rampe au balcon supérieur, une petite maison juste un peu plus sale que les autres. 


« C’est là, Mathieu, c’est tellement là! », me dit Émilie. Moi qui ne m’emballe pas d’ordinaire, je me retrouve à murmurer: « C’est tellement chez André et Nicole Ferron, oui, ça peut juste être là. » On reste un peu devant, mais très vite on veut bouger. On ne veut pas avoir l’air d’épier. On continue de marcher le long du trottoir, puis Émilie, téméraire, a l’idée de prendre par la ruelle. La cour arrière... On est soudainement pris par l’envie de voir la cour arrière. Comme il n’y a personne, on s’avance dans la ruelle qui donne sur un cul-de-sac. Je me dis que si jamais on nous demande ce qu’on fait là, on ne saura pas quoi dire. On va avoir l’air de voleurs. Mais il n'y a pas l’air d’y avoir personne. En faisant correspondre les façades arrières avec les façades avant, on trouve la cour qui correspond à la maison de Ducharme. Elle est en désordre. « Émilie, Émilie, c’est là, c’est tellement là... Celui qui fait les trophoux ne peut pas avoir une cour rangée. Ça doit être chaotique, ça peut juste être chaotique. » Silence solennel. On peut presque voir à l’intérieur par la porte patio, mais il fait trop sombre. Puis Émilie dit : « j’ai peur qu’il sorte. D’un coup qu’il sort secouer sa laise dans la cour? J’ai peur de le voir, on dirait... » Nous nous rendions compte que nous n’avions plus rien à faire ici. Nous avons rebroussé chemin, laissant la légendaire discrétion de Ducharme intacte.

Quelques jours plus tard, je repensais à notre aventure. Pour le plaisir, j’ai retrouvé l’adresse exacte de la maison dans le bottin de l’Union des artistes. Puis je suis retourné sur ce lieu de culte, à la maison de Ducharme, mais virtuellement, par Google Street View.

Ben calice, on s’était trompés de maison.

dimanche 18 juillet 2010

Doctorak, GO! Saison 2, dès le 7 septembre

Doctorak, GO! sera de retour le 7 septembre prochain pour une deuxième saison, avec encore plus d'essais sur la culture actuelle. Vous voulez un aperçu?
- L'université de Napierville
- La sonnerie Nokia et la musique classique
- Harry S. Plinkett, critique de cinéma et tueur en série
- Cardon Copy
- La contre-culture canadienne
- Camus et le punk
- Dire des affaires intelligentes sur des choses naiseuses
- Dire des affaires niaiseuses sur des choses intelligentes

Eh que ça va donc d'être 'inque du gros fun sale pour ta tête.

vendredi 14 mai 2010

Le concours de propagande de Radio-Canada

J'étais, genre, tu sais, chez nous là, j'étais en train de souper tout seul devant tou.tv, j'écoutais, genre, full un affaire sur la propagande avec des nazis qui détournaient la réalité pour faire des films chocs. À un moment donné, ils ont passé un truc sur l'élimination des handicapés et des attardés mentaux, les premières victimes des chambres à gaz et après c'était des saletés de films terribles sur les Juifs où on disait qu'ils étaient pas mieux que des rats et des affiches de gros Juifs sales avec des parasites dégueulasses et là j'étais, genre, #plustropavoirfaim.

La série documentaire est pas trop mal, mais un peu problématique dans la mesure où on sent que l'équipe de production est parfois un peu... comment dire... Pas assez intelligente pour le sujet qu'elle voulait honnêtement traiter. Pour eux, la propagande c'est tantôt une entreprise de désinformation, tantôt une campagne de publicité gouvernementale à grande échelle, et tantôt toute campagne de marketing immorale au sens où elle s'éloigne des idéaux de l'humanisme. Et je trouve ça très dangereux, genre #pasdrôlepantoute.

La preuve: à la fin de l'émission, la madame a s'adresse à nous autres les jeunes en nous invitant à participer à... que quoi?!? un grand concours de propagande. Je niaise pas, elle dit ça juste après les images de camps d'extermination, c'est à 42m38 exactement:
Depuis deux mois nous proposons un concours national sur le thème de la propagande. Le défi: imaginer de nouvelles oeuvres de propagandes sur des sujets qui vous passionnent ou vous révoltent, ou sur des choses que vous voulez changer dans le monde.
Et là je suis genre sérieusement #plustropavoirlegoûtdevivre.

Parce qu'après nous avoir servi des exemples flagrants de dérapages médiatiques et de manipulations évidentes de l'opinion publique, on invite le jeune à s'investir de la puissance des médias pour faire passer le message qui lui tient à coeur. On l'invite à se connecter avec le petit dictateur qui dort au fond de lui. À partir de là, qu'est-ce qui empêche de produire une oeuvre de propagande sur des sujets qui les révoltent comme "les hosties d'Arabes" ou "those whining Quebecers"? Ok, ça peut paraître grossier, mais des sujets comme "les malades chroniques coûtent trop chers à notre système de santé" ou "rétablissons la peine de mort pour les délinquants sexuels" sont aussi intolérables, mais genre "intolérables softs". Ces sujet sont peut-être moralement douteux mais ils sont tout à fait acceptables selon la proposition de définition ouverte et pluraliste que l'équipe de production vient tout juste de mettre de l'avant.

Le problème de la propagande, ce n'est pas l'immoralisme ou son antihumanisme, c'est celui de la pensée étouffée par le design graphique. On pourrait un instant accorder aux organisateurs de concours le (eurk) bénéfice du doute et mettre comme eux entre parenthèses l'idée que la propagande est en toute circonstance une pratique consternante. On peut imaginer l'équipe recevoir les (eurk) oeuvres de propagande et se mettre à les juger. Qu'est-ce qui se passe alors? Est-ce qu'il y aurait une seule petite chance pour qu'ils se disent "mm, le discours de cette affiche antisémite est rhétoriquement plus efficace que cet ennuyeux dessin environnementaliste qui reprend tous les poncifs du discours écologiste"? Hein? Une chance? Non. Alors, à quoi sert ce concours? À faire de la morale. Car même en mettant hypothétiquement entre parenthèses la connotation négative de la notion de "propagande", encourager la créativité en invitant à créer des oeuvres de propagande ne peut uniquement se justifier que dans une perspective moralisante fondée elle-même sur une logique d'exclusion: on invite moins à faire prendre conscience du pouvoir médiatique qu'à se servir du pouvoir médiatique du point de vue de la morale dominante. Et ceux qui échouent à s'intégrer dans cette morale, ces pauvres ados mésadaptés à moitié cinglés qui auraient l'idée de faire une belle affiche néo-nazie auraient plus de chances de recevoir un téléphone ou un petit message démotivant que de gagner le beau concours de propagande radio-canadien. Et le pire, c'est qu'ils ne se verraient pas écartés du concours et de la vie en général parce qu'ils pensent moins aux conséquences de leur révolte que les autres ados vertueux qui font des beaux ti-dessins de "la guerre c'est pas beau". Parce que, eux non plus, ces princes et princesses de la morale proprette, on ne les encourage pas à penser, ni à former leur jugement, mais à adopter des opinions socialement acceptables. Finalement on n'encourage personne à penser! Même les producteurs de Amour, haine et propagande ne savent plus ce que c'est penser! Ils sont tellement noyés dans l'espace médiatique qu'ils en sont venus à croire qu'il y a une bonne et une mauvaise propagande, une qui serait morale et une autre qui serait immorale, sans même se rendre compte que dans l'actualité, sans recul historique ou médiatique, tout message de propagande a nécessairement l'air vertueux, moral, conforme à la réalité. Voilà de quoi a l'air la vie intellectuelle à l'ère du conservatisme: penser, ce n'est plus réfléchir aux fondements de nos actions collectives ou individuelles, c'est exclusivement un exercice visant à déterminer les limites de la morale dominante, à l'intérieur desquelles les opinions, même contraires, même opposées, seront recevables, et ce, même à défaut d'être représentées politiquement. On peut ainsi être pour ou contre la guerre, c'est même quioute d'être contre la guerre quand ton pays est au front, mais ça ne changera rien parce qu'il n'y a pas d'espace pour penser ce que tuer un autre être humain pour des considérations nationales veut dire. Et ça veut dire beaucoup de choses.

Et socialement, ce qui est choquant, c'est que présentement on n'arrête par de nous matraquer que les pauvres pis les malades ça coûte don cher, que l'école ça coûte don ben don cher, que la culture, c'est beau mais seulement quand ça sert à quelque chose comme générer des revenus ou attirer du touriste, et que les SEULS débats qui se font sur la place publique concernent la capacité de payer de la population et non pas les fondements de ce que "coûter cher" veut dire à l'égard de l'égalité des chances et du bien-être du plus grand nombre (et non pas de la "majorité"). Les seuls débats qui se font concernent les limites morales à l'intérieur desquelles coûter cher est une idée recevable ou non pour la majorité démocratique.

Alors moi j'étais genre tout seul chez nous et j'ai fait mon beau ti-dessin, j'ai dessiné des parasites full dégueus et puis je me suis genre full appliqué dans Paint pour que les lignes soient super belles pis que les couleurs soient pas connes pis que la typo soit genre méga fesse dedans. Ça m'a pris genre toute ma soirée, là, j'ai même pas eu le temps de rien tweeter de TOUTE LA FUCKING SOIRÉE. Et puis là je l'ai envoyé à radio-canada et puis là ç'a sonné à la porte et ma mère a braille pis l'autre madame de la dpj que je connais pas dit que ça va bien se passer dans ma nouvelle famille. Fa que inquiétez-vous pas pour moé, #toutevabinaller.

mardi 4 mai 2010

Duplessis a refait la voirie du Québec

Encore une fois tiré des archives de l'Office du film du Québec, Duplessis a refait la voirie du Québec est un film important, un document d'une rare éloquence pour comprendre ce que notre histoire populaire nomme "La Grande Noirceur". Duplessis a refait la voirie du Québec est un pur film de propagande aux forts accents de fascisme tellement son mépris sans scrupule de l'intelligence des électeurs est grand. La rhétorique électoraliste est grossière et patente, et le discours lui-même fait montre d'une naïveté qui révèle son profond cynisme. On voit d'abord comment tout est littéralement ramenée à Duplessis lui-même, tout seul (c'est Duplessis qui a refait la voirie, et la photo de sa face en fondu à la fin rappelle même les films staliniens). On voit aussi comment sa politique reconfigure la géographie du territoire québécois en connectant les "biens épars" des richesses naturelles avec le capital américain. L'Union nationale, contrairement à ce qu'on dit souvent, n'était pas opposée au progrès. Elle avait une vision de la modernisation du Québec, mais sa vision du progrès était exclusivement économique et ne concernait que la réaffirmation, l'accroissement et l'enrichissement des pouvoirs en place, ne laissant pour le peuple qu'une "route magnifique" menant au sanctuaire de Sainte-Anne de Beaupré. Dans ce film, on ne trouve aucune représentation de citoyen. On ne voit que des ouvrier, de la machinerie, des automobiles, des richesses naturelles. Et la route. 



Il est quand même rare que le pouvoir en place en arrive à une telle suffisance qu'il se dévoile aussi crûment. Duplessis a refait la voirie du Québec s'adresse aussi pour cela intimement à notre époque qui n'a peut-être jamais été aussi réactionnaire depuis les années 50. Le mépris de l'intelligence des citoyens est aujourd'hui si admis dans les moeurs politiques, autant au fédéral qu'au provincial, que la suffisance et la naïveté des partis de droite fait de nouveau apparaître au grand jour la domination qu'ils exercent. Les scandales répétés de corruption et de collusion font de mieux en mieux apparaître ce régime de gouvernance insoutenable où depuis des années on nationalise les dettes des entreprises en même temps qu'on détourne les fonds publics vers le privé. Mais comme les organes de propagande et de censure actuels - car il y en a - contrôlent encore suffisamment leurs gloussements de mépris et leur cynisme, il importe absolument d'interpréter des films comme Duplessis a refait la voirie du Québec pour ce qu'ils révèlent de la domination, non seulement pour l'époque d'où ils proviennent, mais pour toutes les époques. Car le capitalisme peut bien changer de forme, les prises de contrôle du pouvoir économique sur les appareils démocratiques, elles, ne changent pas.

C'est pour cette raison que Duplessis a refait la voirie du Québec devrait nous servir aujourd'hui de petit apologue pour mieux appréhender ces pulsions politiques réactionnaires qui sont les nôtres et que la Révolution tranquille n'aura pas su erradiquer complètement.

Ceci dit, le film est tellement con qu'il est pissant. Un hostie de film qui commence comme une mauvaise dissertation par "depuis la nuit des temps!" "La fabrique portative d'ALSPHATE"! Et les gros chiffres! À partir de maintenant, pour dire que ça fait beaucoup, on devrait toujours dire: quarante-deux mille cinq cent soixante-dix-huit mille mille mille.

Lien vers Duplessis a refait la voirie du Québec.

vendredi 30 avril 2010

Babel PQ: un film de science-fiction québécois de 1970

Encore des vieux films aussi rares que bizarres! Babel PQ de Claude Godbout est selon toute vraisemblance une commande du Gouvernement du Québec pour un film destiné à faire prendre conscience aux adolescents de l'importance de soigner son niveau de langue. Dit de même, c'est plate, mais il faut voir le traitement: un film d'anticipation humoristique, qui décroche constamment, et d'un rétrofuturisme cheap délicieux! "Un arbre de ball-bearing... Un vrai arbre de ball-bearing"! L'ordinateur qui dit "cris-ser des cor-ni-chons dans des pots"! Je me ROFLais oh mais tellement la première fois que j'ai vu ça, j'étais plus capable de respirer.



Je ne suis pas spécialiste dans le domaine, mais il s'agit assurément d'un des premiers films de science-fiction québécois. Produit en 1970, il précède d'un an Le martien de Noël (embarque dans ma soucoupe, m'a te donner des bonbons); il est aussi contemporain jusque dans son esthétique des Oraliens: couleurs criardes, costumes moulants, voix de robots, super-ordinateurs et une musique synthétique, atonale et inquiétante. De plus, il existe somme toute peu de films des années 70 qui rendent aussi bien l'ironie décontractée de l'époque. Babel PQ constitue en cela le jumeau des Troubbes de Johnny de Jacques Godbout avec Robert Gravel (1974), un autre film curieux et franchement drôle qui décroche constamment et qui, lui aussi, devait au départ tenter d'intéresser les adolescents aux questions linguistiques. Et oh yes! Les troubbes de Johnny est en ligne sur le site de l'ONF!


Incidemment, le réalisateur de Babel PQ, Claude Godbout, c'est aussi le comédien qui jouait Claude, le désagréable copain de Barbara dans Le Chat dans le sac de Gilles Groulx qui est lui aussi en ligne sur le site de l'ONF

Lien vers Babel PQ de Claude Godbout.

lundi 26 avril 2010

Lancement d'OVNI et lecture à Jonquière


Heureusement que personne vient jamais quand je vous invite à un truc auquel je participe, sinon je pourrais sérieusement commencer à souffrir de surexposition. Car oui, je suis encore à l'affiche quelque part, à Jonquière cette fois-ci où j'apparaîtrai ce vendredi dans toute ma splendeur en plein coeur de la nuit en feu de la poésie de Jonquière, au Café-Théâtre Côté-Cour, 4014, de la Fabrique. Et comme j'ai comme un peu l'impression que c'est pas trop le genre de mes lecteurs de se taper 740 km aller-retour juste pour m'entendre, vous pouvez toujours passer me dire allo au lancement d'OVNI qui aura lieu ce jeudi à la librairie le Port de tête, de 17h à 22h. Dans ce numéro, je crois avoir un article sur les détournements du tableau périodique des éléments et l'entrevue que j'ai faite avec François Blais a pas trop mal sorti. Si je me rappelle bien on commence en parlant de Dostoïevski et on finit par délirer sur Phantasy Star II et, warning, cette dernière section dévoile des éléments de l'intrigue.

4e Nuit de la poésie
vendredi, 30 avril 2010, à partir de 21h
Café-Théâtre Côté-Cour
4014, de la Fabrique, Jonquière
15$

Lancement d'OVNI no 4
jeudi, 29 avril, de 17h à 22h
Librairie Le Port de tête
262 Est Mont-Royal, Montréal
Gratis, pis avec de l'alcool en plus

mercredi 21 avril 2010

Le récital au Goethe Institut

Si vous avez manqué la lecture à Metropolis bleu, il y a mieux. Beaucoup mieux! Un récital complet de Mathieu A. au Goethe Institut dans lequel il aura une pleine demi-heure complète pour performer ses meilleurs textes, avec une ou deux nouveautés.

Je partagerai la scène avec un performeur allemand, Bas "Die Macht der Sprache" Boettcher. On peut le voir en performance ici, et pour l'occasion, le Goethe fournira les sous-titres à tous ceux qui sont rouillés depuis leur année d'étude à Berlin, comme à ceux dont le seul contact avec la langue s'arrête à "Du hast" de Rammstein.
Le 27 avril 2010 à 18h
Goethe-Institut Montréal
418, rue Sherbrooke Est
En allemand et français
Entrée libre
Entrée libre, ça veut dire c'est gratuit. Kostenlos.


Et pour l'occasion, je prends même les demandes spéciales, soumettez-moi ça dans les commentaires.

samedi 17 avril 2010

La lecture à Metropolis bleu

Hohoho, qui ça tente de me venir voir lire au chic Delta Centre-ville dans le cadre du festival Metropolis bleu? Ça risque d'être amusant.

Car je serai accompagné de madames qui gagnent plein de prix parce qu'elles cherchent fort la magie et la poésie du monde, par d'autres qui racontent des "amitiés amoureuses entre deux adolescents sur fond de mémoire du Vietnam" et de Raphaële Germain, bilingue, qui aime "la cuisine et le bon vin, la farniente, les chats, les talons hauts", Raphaële Germaine cette versatile... qui a lancé deux romans, été recherchiste, chroniqueuse, critique cinéma, cette artiste qui tapisse les tapis culturels de la province, domine le monde.

Fun facts: Je semble avoir peu en commun avec ces grandes écrivaines, mais il faut quand même noter que, sur papier, Raphaële Germain et moi on est pratiquement des jumeaux: on a sorti deux livres en 2004 et 2008 et on est nés en 1976. In-cro-yable.

Et puis je sais pas si vous le saviez mais moins je me sens à ma place dans ce genre de lectures, plus j'ai tendance à faire n'importe quoi, à m'emporter, à lire des choses radicales. Or j'ai une toute nouvelle finale pour le petit montage de Vu d'ici que je vais lire, et fufufu j'ai bien hâte de voir la tête des amateurs de magie, d'amours cochinchinoises et de talons hauts dans la salle. Jack daniel's et coat de couir... Ouin, comme si ç'allait être super controversé... Venez donc juste rire de moi un bon coup.

UN APRÈS-MIDI DE LECTURE
avec Mathieu Arsenault, Édith Bourget, Rafaële Germain et Minh Tran Huy
Mercredi, 21 AVRIL 2010 16h
Salle VERSAILLES du Delta Centre-ville
777 rue Université (Métro Square-Victoria)
5,00 $

Question-concours: qui pourrait me dire à quoi fait référence l'image en tête de note? Je paie l'entrée à celui qui le trouve.

mardi 13 avril 2010

Marie-Christine de Claude Jutra

La meilleure émission québécoise de tous les temps s'appelait Le présent du passé et ça passait à la fin des années 90 à Télé-Québec. Une heure par jour, quatre jours par semaine, on nous présentait des courts-métrages québécois des années 30 à aujourd'hui Ce qui était fascinant c'est que sous prétexte de nous présenter des morceaux de la petite histoire du Québec, ils décloisonnaient complètement l'idée de nous présenter les mêmes maudits films du canon cinématographique québécois de d'habitude pour nous présenter des "documents d'archives", souvent plates, des fois bizarres, mais nous on aime juste trop ça dans la vie, le n'importe quoi bizarre. Alors ils nous sortaient des reportages des années 40 sur les pigeons à la guerre, des films sur la SPCA dans les années 50, sur les jeunes et la drogue dans les années 70, le très insignifiant "Combattons la diphtérie" avec au milieu de ça des animations de Norman McLaren ou des fictions de Gilles Carle.
Le plus souvent les films provenaient des archives de l'ONF - et on est pas mal content qu'ils aient commencé à en mettre en ligne, même si on trouve que ça va pas assez vite parce qu'on a vraiment hâte de pouvoir réécouter Le bonhomme, Je chante à cheval avec Willie Lamothe et les Chroniques de la vie quotidienne. Mais au fil des saisons du Présent du passé, les recherchistes se sont mis à se donner solide en allant chercher des films plus rares produits en-dehors de l'ONF et conservés par l'Office du film du Québec. Ces films sont à peu près impossibles à voir à moins d'en faire la demande et d'aller les écouter sur place, c'est-à-dire dans une atmosphère de recherche sérieuse et solennelle qui convient peu à ce gros buzz d'archives insolites qu'on aime tant. Mais par chance j'avais eu l'idée d'en enregistrer quelques-uns à Télé-Québec et parce que tout ça me tient à coeur, je prends le risque de la mise en demeure pour violation du droit d'auteur en vous en présentant quelques-uns ici via Youtube. La qualité générale de l'image et du son fait dur, mais que voulez-vous, je ne suis pas la cinémathèque québécoise... La cinémathèque québécoise elle-même n'arrive pas l'être complètement (c'est écrit ici et ici et ici).



D'abord un film rare de Claude Jutra, une commande pour faire la promotion du Montréal souterrain. Jutra s'est amusé à lui donner une atmosphère de film d'espionnage et une amorce d'intrigue qui tourne autour de la construction d'un chemin de fer et de l'énigmatique Marie-Christine, incarnée par Geneviève Bujold. Mais ce qui torche trop la mort, c'est la musique, LA MUSIQUE! Un jazz funky avec des Rhodes tellement chic que ça évoque la mode post-hippie des années 70: bois, gros tricot, tapis beige à poil long... La basse, LA BASSE à 5m30! Si quelqu'un peut me trouver qui a fait cette musique, je vais juste mourir de bonheur, m'écraser dans le jazz et m'étouffer dans le shaggy. J'ai mis S.ébastien de Patrimoine PQ sur l'affaire.

Lien vers Marie-Christine de Claude Jutra.

vendredi 9 avril 2010

Les rockeurs minuscules

Moi j'ai comme une vie de rock star, mais minuscule. Parce que j’ai une petite constitution pour les stimulants que c’en est ridicule. Si me faire un lait au chocolat c'est l'équivalent de prendre un café, et que prendre un café c'est l'équivalent de prendre de la coke, eh bien ce soir me boire un guru pour me "motiver" à terminer ma demande de bourse au conseil des arts qu'il faut absolument envoyer pour demain, c'était vraiment l'équivalent de faire mon critique de rock décadent et me claquer deux speeds pour écrire une stellar review du premier album des new york dolls. Alors il est 22h30 et je bois mon guru – le petit format – et là je suis dedans, mais – je ne m'en rendrais compte que plus tard – le truc a pas encore vraiment embarqué. Alors je rédige, je rédige, tout va super bien et vers 2h, je sais pas pourquoi, j'ai presque fini d'imprimer mon truc et je me rends compte que j'ai de la misère à placer les feuilles ensemble parce que je suis juste en train de calice sauter partout dans la cuisine au son de cut copy, de la musique hipster pour danser. Wouhou! Wouhou! J'ai de la misère à cocher les petites cases! Je dépasse! Mais c'est fini! Tout marche! Je vais gagner 25 000$ parce que c'est la demande de bourse la plus fucking convaincante qui a jamais été faite au monde! JE suis hot! J'AI le goût de sortir! Fuck, il est 2h! Je sors pareil! Je marche sur St-Laurent! Je passe devant le Korova! Annie Q est DJ! Ouin, on s'est écrit aujourd'hui et je l'ai vue dimanche, et je suis genre allé au korova la semaine passée... J'ai peur de finir par passer pour un stalker si j'arrête là... Je suis scrupuleux comme ça, moi. Scrupuleux, scrupuleux! Le Guru me rend paranoïaque! Mais mais mais... Ha! Juste un peu plus loin c'est le Laïka! Géraldine! Géraldine, des fois elle fait un double! Fais un double ce soir, please-please-please! Je passe devant... Merde, elle est pas là. Là, je sais plus trop où aller mais comme je suis encore en feu de guru, je peux juste pas m’arrêter, je continue de marcher... Les grandes enjambées, les grandes enjambées! Mais mais mais... Ho! Le Barfly! Le jazz! Tous les mercredis ils jouent de l’espèce de jazz pas chiant du tout! Je rentre! Il y a du monde! Un chien! Un cowboy! Xavier Caféïne! De la Caféïne! Le Band est en Feu! Je Commande Une Pinte! C'est BON! Mais je pogne juste deux tounes et ça finit, alors il reste juste à caler ma pinte et refaire le chemin inverse. Je repasse devant le laïka, géraldine est toujours pas en train de faire un double... Le korova... On entend « What Do I Get » des Buzzcoks jusque dans le rue... Mm, non – les scrupules, les scrupules – JE ne serai pas un stalker. Alors il restait juste à rentrer et à finir mon buzz de guru en rédigeant ce truc qui raconte ma soirée. Et comme je n'ai à la maison que cette bouteille incongrue de southern comfort qu'on m'a offerte je sais pas pourquoi à ma fête, je suis obligé de me concentrer très fort pour pas me voir en pseudo rockeur des années 60, en pseudo-janis joplin ou en – eurk-eurk-eurk – pseudo-jim morrison... Parce que non non non je suis pas pseudo – encore moins pseudo-jim morrison –, j'accepterai jamais d'être pseudo, avisez-vous jamais de me traiter de pseudo, car je veux toute ma vie n'être que minuscule, minuscule-lester bangs, minuscule-ducharme, minuscule-céline, minuscule-patrick-brisebois, minuscule ce que vous voulez, minuscule personne en particulier. Personne. Seul. Rien. Tiens, le guru vient de débarquer, la bouteille de fort est presque vide, le coeur me débat encore et je sens que je vais me retourner six heures de temps dans mon lit faute d’avoir quelque chose de mieux à faire. 

Fait que c'est ça je voulais dire: yo les jeunes, faites attention avec ce stock-là. Vous avez pas besoin de ça pour tripper. Un bon lait au chocolat ça fait aussi bien l'affaire.

lundi 5 avril 2010

Lecture à Québec

Oyez bonnes gens de la ville de Québec, je serai au Temps partiel ce samedi pour y faire une lecture dans le cadre du lancement du recueil d'Erika Soucy, Cochonner le plancher quand la terre est rouge. Google Analytics m'annonce que Doctorak, GO! a reçu dernièrement genre 33 clics de Sillery, 26 clics de Québec, 12 de Charlesbourg et 2 de Beauport. Je sais que là-dedans il doit y avoir François Blais et qu'il est plutôt timide du milieu littéraire, mais les autres vous avez pas d'excuses de pas venir. À moins d'être de ceux qui, comme me l'apprend Google Analytics, sont restés zéro seconde sur mon blogue après avoir cherché "rêves serpents qui poursuivent enfant", "rouleaux musique pour piano mecanique en suisse", "le plus beau chien du quebec" ou l'improbable "pénis saignant" (merci, Josée Yvon!). Rassurez-vous, je le cherche aussi, il est rare sur la toile, mais si on se met tous ensemble, on va ben finir par le trouver.

Samedi, le 10 avril, 20h00, 
Bar le Temps partiel (coin Sainte-Geneviève et D'aiguillon), à Québec.
Avec des lectures de: 

Erika Soucy
Mathieu Arsenault  
Marie-Pier Deschênes  
Patric Saucier  
Rose Eliceiry  
Catherine Cormier-Larose  
Maxime Robin  
Mary-Lee Picknell  
Joëlle Bond  
Mayra Bruneau-Da Costa  
Korvette  
et  Duster

jeudi 1 avril 2010

Couverture pour une réédition de Journal d'un hobo

La tête en miettes, je vous dis. Les idées à zéro, le moral à terre. J'arrive à peine à trouver la motivation pour me lever, pour bouger ces petits doigts qui cliquent, qui déplacent des curseurs, qui font des ctrl-z, c'est tout ce que j'arrive à faire. Et ça donne ça. C'est pas si mal.

dimanche 28 mars 2010

Idée de design pour un recueil de Louis Geoffroy

Ces temps-ci, je pense pas, je lis pas, j'écris pas, je sors, je déprime et pour pas me dire que je suis un gros nul qui fait rien de ses journées, je niaise dans Photoshop et j'invente des rééditions de recueils de poésie introuvables et qui valent cher. Comme ça, à défaut de faire quelque chose de bien j'aurai au moins fait quelque chose de beau.
Pf, j'ai même pas assez de concentration pour regarder quelque chose. Graphic design is the new écouter des téléséries.

mardi 23 mars 2010

Le gala, c'est demain

Oh oui c'est demain, et on vient tout juste de m'apprendre que Patrice Desbiens aurait accepté de venir nous offrir une de ses rares lectures publiques. Parlez-moi d'un invité d'honneur! Le seul poète dont on me parle quand je rencontre des inconnus sur le trottoir! Le seul poète qui vend des fois un livre dans les Renaud-Bray en dehors du Plateau Mont-Royal! Mieux que Denis Vanier! Mieux que tout! Mieux que nous!

Toujours pas certains? Prenez quelques minutes pour vous rappeler le gros fun sale qu'on a eu à la soirée de poésie adolescente du Festival Voix d'Amérique. Car, oh oui, le site Voix d'ici vient de mettre en ligne les enregistrements audio de la presque intégralité de la soirée.

Alors, vous êtes convaincus?
"Si je suis convaincu? En me garrochant au club Lambi, j'enfile mon manteau tellement vite que rendu sur le trottoir je m'aperçois que c'était mes rideaux."

Le gala de l'Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle

Mercredi, le 24 mars 2010, 19h
Club Lambi
4465, Boulevard St-Laurent (coin Mont-Royal)
Entrée libre

vendredi 19 mars 2010

Le t-shirt de Gilles Groulx


Qui voudrait un t-shirt de Gilles Groulx? C'est le genre de design qui se fait seulement en sérigraphie, ça veut donc dire qu'il faut en faire plusieurs, alors je teste l'enthousiasme général avant de m'embarquer dans un truc comme ça.

J'ai aussi fait une version en noir sur fond blanc.

lundi 15 mars 2010

Le gala de l'Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle

L'académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle en rajoute! Avec un gala! En collaboration avec les production Arreuh! Des lectures des lauréats!

Venez entendre:

Louis-Philippe Hébert
Bertrand Laverdure
Edouard H. Bond
Marjolaine Beauchamp
Dominic Tardif
Charles Drouin
Émilie Hamel
& plusieurs autres

Tcheckez notre flyer! Cliquez dessus, il n'en sera que plus beau.

Et pis c'est gratis comme soirée. Rien que parce que c'est vous autres.

jeudi 11 mars 2010

Les prix 2009 de l'académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle

Il y a de cela un an, dans un élan de frustration et de dépit amusé parce que Vu d'ici n'avait pas été retenu pour le Prix des libraires, Doctorak, GO! se lançait dans la grosse institution sale et participait à la fondation de l'Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle, une institution qui l'année dernière n'avait de pompeuse que le nom, mais qui cette année en rajoute une couche en attribuant non pas un, ni même deux, ni même seize, mais bien 21 hosties de prix, nous donnant ainsi l'illusion confortable que 2009 a été en littérature une année full fucking faste. Alors comme c'est en pluss gros (genre 2 pluss gros), c'est comme l'année passée notre affaire à l'Académie: veuillez noter que pour des raisons de contraintes de temps, certaines des choses primées ont été seulement feuilletées ou encore n'ont carrément pas été lues par le jury.

Alors sans plus attendre, voici l'invraisemblable liste des récipiendaires de cette année:

Le prix Insane-Clown-Posse du roman jeunesse est attribué à Edouard H. Bond pour Maudits!, Coups de tête.

Le prix Monsieur Méli-Mélo du meilleur livre-jeu pour enfants est attribué à Fabesko et Mimi Traillette pour Mon ami mort, fanzine.

Le prix Laurence-Bataille (la fille de Georges B.) est attribué à Lamashtu pour Mother's Day, fanzine sanglant.

Le prix Brigitte-Fontaine du comeback inespéré est attribué à Louis-P. Hébert pour La chute de l'ange, Les Herbes rouges. (De quoi, les Herbes rouges, vous avez pas de site?)

Le Prix Eugène-Poubelle est attribué à Frédéric Dumont pour Événements miteux, Ta mère.

Le prix Claude-Ryan est attribué à Maxime Catellier pour La mort du Canada, essai, Poètes de brousse. (Prix refusé.)

Le prix Y-a-tu-juste-moi-qui-se-souvient-du-blog-de-Geneviève-la-lesbienne-de-Sherbrooke? est attribué à Dominic Tardif pour son blog Du haut de la King. Vive Chuck Klosterman, vive Lester Bangs.

Le prix Olivetti-Underwood/Pauline-Harvey de la meilleure performance poétique est attribué à Marjolaine Beauchamp.

Le prix Rainer-Encule-Rilke est attribué à Jean-Philippe Tremblay pour "Lettre à un jeune pwëtt", paru dans Moebius, no 120, "L'espérance de vie".

Le prix Dollarama est attribué à Bertrand Laverdure pour "The Cost of misery (Be Bed Bee), supplément pornographique au Livre de chevet, Le Quartanier.

Le prix Bill-sans-Boule est attribué à Mandalian pour Un chien de ma chienne, Coups de tête.

Le prix Pirlouit-sans-Johan est attribué à Alain Fisette pour "La vraie Schtroumpfette", paru dans Moebius, no 121.

Le prix rétrospectif Marie-Letellier est attribué à Marie Letellier pour On n'est pas des trous de cul, Parti Pris, 1971.

Le prix Tits n' Titre est attribué à Jean-Sébastien Larouche pour Avant qu'le char de mon corps se mette à capoter, L'écrou

Le prix Slatkin-Reprint est attribué à Stéphane Surprenant pour L'angle atroce, Rodrigol.

Le prix Matthew-Barney est attribué à Charles Drouin pour Ne pas humecter, Le Noroît.

Le prix "Salon de la Maternité" est attribué ex aequo à Sébastien Dulude et Rosalie Lessard pour, respectivement, "Études" paru dans Estuaire no. 137 et "Rompus" dans Estuaire no. 136.

Le prix Deleuze-to-tailgrab-to-360-inverted-Agambenflip est attribué à Patrick Poulin pour "Corps, skate-board et écriture" publié dans Ovni no 2.

Le prix de "Guyl-et-de-Guylalib" est attribué à François Hébert pour Poèmes de cirque et de circonstance, L'Hexagone.

Le prix L'Alberta-de-l'Ouest-en-direct est attribué ex-aequo à Tina Charlebois et Éric Cormier pour je sais même plus quoi.

Le prix des Adresses-paires-de-la-rue-St-Laurent est attribué Pasha Malla pour All Our Grandfathers Are Ghost, Snare Books.

Notons que cette année, un prix spécial avait été créé pour Mathieu Arsenault. Bon, il a pas sorti de livre (il a pas fait grand chose en fait), mais on rappelle que l'Académie a tout de même été fondée pour qu'il puisse en recevoir un au moins une fois de temps en temps. Or, des circonstances complètement hors de notre contrôle ont fait en sorte que le prix Rosemarie-Carlos/Vickie-Gendreau a malheureusement dû lui être retiré. Toutes nos plus plates excuses et meilleure chance l'année prochaine.