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jeudi 17 janvier 2013

Reprise de Vu d'ici à Montréal

Au moment où je terminais Vu d'ici, nous avions deux gouvernements conservateurs minoritaires, au fédéral et au provincial.
Depuis la sortie de Vu d'ici, nous avons vécu une petite Noirceur quand les deux partis les plus antidémocratiques depuis 50 ans, conservateur et libéral, on acquis une majorité et systématiquement encouragé le saccage de la vie publique en exacerbant les opinions radicales pour mieux détourner les fonds et le pouvoir du côté du capital privé.
Depuis la sortie Vu d'ici, nous avons vécu aussi un réveil que plus personne n'attendait, celui du peuple qui, contrairement à ce qu'en disent les politiques, cesse d'être une idée reçue uniquement lorsqu'il descend dans la rue et actualise sa masse hors de toute virtualité.
Depuis la sortie de Vu d'ici, nous avons aussi vu disparaître la télévision à ondes hertziennes signal analogique, c'est-à-dire la dernière illusion d'une télévision gratuite et populaire, base du ciment culturel et informationnel et toute une génération et par là, de toute une époque. La fin de ce moyen de transmission n'en est évidemment pas la cause, peut-être plus le symptôme d'un média qui pourrira encore un temps l'opinion publique par sa dévotion intenable à la notion de spectacle, mais qui est aujourd'hui définitivement entré dans l'époque de son déclin.
Cinq ans seulement se sont donc écoulés depuis la parution de Vu d'ici. D'un certain point de vue peu de choses ont l'air d'avoir changé. La télé est restée égale à elle-même, les vedettes et les émissions sont souvent les mêmes et toujours formatées dans le même format. Mais en politique comme dans les formes médiatiques, toute une époque a passé. Est-ce que Vu d'ici a tenu le coup? Le texte représente-t-il encore les préoccupations, les déceptions et les aspirations actuelles ou a-t-il déjà commencé à devenir une sorte de document pour une certaine époque, un état d'esprit dont nous sommes en train de sortir? Pour se faire une idée, La Chapelle et Le théâtre Péril ont généreusement accepté de remonter la pièce presque à l'identique, près de quatre ans et demi après la première de septembre 2008.

Ça se déroule du 22 au 26 janvier. Si vous ne l'aviez pas encore vue, dépêchez-vous d'acheter vos billets parce que c'est probablement votre dernière chance EVER.

Vu d'ici
Théâtre Péril/Christian Lapointe
Théâtre La Chapelle
du 22 au 26 janvier
Pour réserver

 Je ne saurais vous conseiller assez de vous y gorrocher.

2 commentaires:

Nicolas Guay a dit…

Je m'excuse d'avance de ce commentaire qui ne concerne pas le fond de votre billet, mais je ne peux m'empêcher de vous faire remarquer que la « télévision à ondes hertziennes » n'est pas disparue. La transmission des émissions télévisées sur onde hertziennes publiques a simplement été convertie ces dernières années d'un format analogique à un format numérique. Vous pouvez toujours capter des émissions de télévision gratuites (dont l'image est d'ailleurs d'une qualité de beaucoup supérieure à celle d'antan) à condition de posséder un récepteur numérique, disponible dans tous les bons magasins, comme dirait l'autre.

Ceci dit sans vouloir défendre la qualité généralement médiocre (sur ce point, je crois que nous sommes d'accord) de l'information audiovisuelle transportée via lesdites ondes hertziennes.

Et je profite de l'occasion pour souhaiter le plus grand succès à la reprise de votre pièce.

Doctorak, go! a dit…

Merci de la précision, elle est très juste. Elle permet de replacer le débat là où il doit être: les coûts d'accès médium télévisuel ont explosé depuis cinq ans. Comparé aux CRT traditionnels, le coût des écrans LCD ou plasma équipés d'un décodeur numérique hertzien me semble avoir fait opérer un déplacement des populations les plus pauvres vers le web comme source d'information, de communication et de divertissement. De sorte que non seulement on peut aujourd'hui se passer de la télé, mais elle semble entrée dans son déclin face à l'explosion d'une culture numérique qui a développé sa propre manière de voir, d'interpréter et de diffuser les représentations de la réalité.
Il est très difficile et sans doute arbitraire d'identifier un moment-charnière qui consacre ce changement d'époque, mais la fin du signal analogique me semble iconique, à défaut peut-être d'être significatif du point de la technique ou des habitudes d'écoute de la majorité de l'auditoire télévisuel.