Deleuze et Guattari disaient que du point de vue de cette temporalité de la Terre qui excède tellement temporalité du genre humain en échelle que nous ne pouvons même pas la concevoir, les montagnes sont aussi liquides que des vagues. Dans ce temps les minéraux ont peut-être leur vie propre et peut-être aussi que cette existence, cette chair, ce corps, auxquels nous tenons autant ne sont-ils qu’une coquille d’œuf pour le squelette qui grandit en nous et dont la vie commence quand s’amorce notre décompostion. À quoi sert cette image sans cesse reprise dans Les mouches la viande, cette image de chair et de sang se mêlant à la boue? Elle nous donne l’intuition de cette vie minérale que nous sommes incapables de nous figurer autrement.
Alexandre Larchevêque, Les mouches la viande, Le Noroît, 2010.
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