La grève étudiante de 2012 a suscité tant d'espoirs chez les intellectuels et les artistes qu'on peut se demander si à la fin ils ne l'ont pas étouffée, s'ils n'ont pas oublié qu'il s'agissait avant tout d'une grève destinée à créer un rapport de force avec le Gouvernement. On s'en câlisse existe pour cette raison, racontant dans un essai merveilleusement bien écrit ce qui fut perdu, le maintien du gel des frais de scolarité, comme ce qui fut gagné : faire éclater en plein jour aux yeux du grand public la brutalité du gouvernement libéral. Mais Le Collectif de Débrayage fait aussi beaucoup plus, partant de la grève pour jeter les bases d'une contre-histoire politique du Québec qui ne passerait plus obligatoirement par la Grande Noirceur et la Révolution tranquille.
Le Collectif de Débrayage, On s'en câlisse, Entremonde/Sabotart, 2013
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