passez faire un tour à la boutique: doctorak.co

mardi 3 mars 2009

Le EP hardcore d'Adorno

Quel oeuvre musical merveilleux que celui de Brian Joseph Davis qu'on vient de mettre en ligne sur Ubuweb.

Son travail se situe dans la mouvance des Plunderphonics de John Oswald mais à un niveau plus ouvertement critique et ancré dans la problématique de la circulation digitale de la musique (Oswald s'intéressait beaucoup plus à la musicalité accidentelle ou non du collage).

On trouve ainsi une petite pièce chorale intitulée EULA (2007), dans laquelle on peut entendre la version chantée d'un "contrat de licence d'utilisation finale", le genre de texte ridiculement long souvent abusif dont on doit accepter les conditions avant d'installer un logiciel.

On trouve aussi Yesterduh (2006), une compilation d'interprétation des chansons des Beatles chantées par des passants auxquels Davis demandait de chanter spontanément et de mémoire. À part le petit côté amateur charmant ou juste bizarre, on trouve quand même une prise de position assez forte sur la réappropriation de la musique populaire par le public et le bricolage de la mémoire.

Mais mon gros hit, c'est le EP de punk hardcore d'extraits de Minima Moralia d'Adorno (enregistré en 2004). De l'avis même de Davis, c'est une grosse déconnade, mais elle satisfait tous ceux qui ont déjà pensé que c'était juste trop fâchant qu'Adorno ait été un gros con réactionnaire en matière de musique pop quand sa pensée du refus obstiné de toute société de consommation allait être si inspirante pour toutes les entreprises contre-culturelles qui allaient suivre. En plus, les pièces de cet enregistrement me font penser à Géraldine ("et les Bi Cloutier", anciennement "et les Gym Corcoran" et je sais pas quoi prochainement) que j'arrête pas d'écouter ces temps-ci.

Lien vers les enregistrements de Brian Joseph Davis sur UbuWeb.

1 commentaire:

Christian Roy, aka Leroy a dit…

je me rappelle avoir entendu parler de EULA. c'est vrai que c'est une bonne idée de reprendre ces textes ridiculement longs qui ne prennent sens que sous l'emprise de l'éther.

je projette, bien entendu.