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lundi 18 janvier 2010

Mon apothéose hipster

Fabien Loszach vient de faire paraître sur son blog, Almost as Cool as Fighting, une "petite anthropologie du hipster" bien renseignée et très intéressante du point de vue généalogique. Loin de verser dans cette critique facile du hipster ou même dans l'excès contraire, sa défense irréfléchie, Loszach essaie plutôt de comprendre sa genèse.

Le terme remonterait à un essai de 1959 de Norman Mailer qui relève la fascination des jeunes white liberals, aisés, cultivés et désoeuvrés, pour l'aura d'authenticité de l'afro-américain, fascination qui leur a permis de solidifier cette contre-culture nord-américaine dont descendent aujourd'hui les hipsters actuels férus de musique indie, d'art et d'expériences intenses. Loszach ne manque pas de noter que cette sous-culture résiste à sa manière par son excentrement ambigu par rapport à l'industrie culturelle dominante, mais qu'elle demeure malheureusement apolitique et détachée de tout projet révolutionnaire.

Je parle de cet essai parce que je suis quand même ému de trouver de la philosophie dans la blogosphère québécoise, et en plus c'est sur un sujet qui m'intéresse. Parce je vis quand même une existence d’un raffinement hipster anormalement relevé. Je me fais moi-même peur.

Tenez, parce qu’on m’a demandé d’en faire la postface, je suis en train de lire un recueil de poésie de Maggie Blot qui paraîtra l’année prochaine et qui a toutes les chances d’être un des recueils de l’année. Elle l'a remis à son éditeur, mais à ma connaissance, le contrat n'est pas encore signé. Ouais, je lis des livres tellement récents qu’ils sont même pas encore sortis.

Et puis cet après-midi ma lecture est interrompue par ma sœur qui débarque pour que je l’aide à écrire des paroles pour son projet électro qui s’appelle Propofol et qui devrait quant à lui être un des album de l’année… 2013, disons. Hé! Je connais de la musique tellement nouvelle qu’elle est même pas encore finie de composer. Ils ont même pas de Myspace. Attaboy!

À un moment, ma sœur me fait écouter un segment de pièce sur lequel elle travaille. Je lui dis : « attends, je connais un truc qui ressemble vraiment, mais vraiment à ça ». Alors je fouille un peu dans mon Ipod… « Ah c’est ça! » Tiens, c’est une chanson inédite que Géraldine m’a envoyée l’automne dernier. Qu'est-ce vous voulez, j’écoute des chansons tellement fresh qu’elles ont même pas encore été diffusées.

Et puis on continue de travailler sur les textes de Propofol et à un moment ma sœur m’apprend que Le roi poisson vient de signer avec une maison de disque pour enregistrer son premier album. Comment? Encore Le roi poisson? C'est tellement 2009. Et moi je suis tellement hot d'être tout le temps à la fine pointe de même... Mais comment ça se fait d’abord que personne m’appelle jamais et que je passe pratiquement tous mes samedis tout seul chez nous? Où est la "recherche continuelle du plaisir et notamment du plaisir sexuel" que me promettait l'essai de Loszach?

Lien vers la "Petite Anthropologie du hipster".

1 commentaire:

X. L. Kok a dit…

http://www.youtube.com/watch?v=1lb8kegw-Bo