Tremblay fait fonctionner ensemble deux aspects de la vie urbaine. La décadence hipster faite de pistes de danse ironique, de soirées de poudre blasées et de baises sans conviction avec le cri informe de l'opinion publique formattée par les médias de masse. Le projet de Carnavals divers est de démontrer que ces deux réalités sont complémentaires et forment les deux facettes de la même vacuité politique qui évide la subjectivité et rend impossible tout lyrisme, toute sincérité, toute aspiration poétique. Mais paradoxalement, en combattant sans relâche sa propre stupeur et la tentation de se taire définitivement, Tremblay atteint cette force véritablement tragique dont rêvent en vain beaucoup de poètes actuels.
Jean-Philippe Tremblay, Carnavals divers, L'écrou, 2011.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire