Question de garder le build-up qui mène à ce lancement d'OVNI qui, je le rappelle, aura lieu
à la librairie Port de tête, mercredi 25 mars, à partir de 17 h 30,je joins un lien vers un article intitulé "The Wort Dressed Gray List" par Martin S. Kottmeyer, une chronique de mode bitchy sur les pires looks des extra-terrestres des 50 dernières années. On pourrait tout de suite rire et dire "mais comme c'est spirituel" si l'article ne portait que sur le mauvais films de science-fiction des année 50, mais la recherche de Kottmeyer, absurde, amusante mais néanmoins pertinente, porte en fait sur les descriptions et le dessins obtenus sous hypnoses par des soi-disant victimes d'enlèvement par des extra-terrestres.
L'explication rationnelle d'un tel phénomène reprend aujourd'hui la même théorie qui permettait d'expliquer le foisonnement de viols collectifs commis lors de rituels sataniques dont les récits explosaient littéralement dans les année 80: le réseau des thérapeute "spécialisés" dans le traitement de tels cas organiserait, probablement inconsciemment, le dépôt des éléments morphologiques (les "narratèmes" de Propp) du récit d'enlèvement, en laissant la victime construire la singularité de sa propre histoire par la suggestion de l'hypnose.
L'intérêt de l'article de Kottmeyer est de retracer par l'habillement les substrats cinématographiques dont sont probablement inconscientes les victime elles-mêmes et dans lesquels s'exprime tout de même un imaginaire de cette altérité pure que représente l'extra-terrestre: la coupe militaire renvoie à un fantasme d'organisation paranoïaque, la toge à une sorte de sagesse bienfaisante, le collet ridiculement haut et inconfortable à une impossibilité d'imaginer un "quotidien" décontracté des extra-terrestres, etc. Ainsi, parce qu'on l'imagine habillé, l'extra-terrestre sort de l'idée de pure altérité (il ne serait rien d'autre qu'Autre) pour révéler son caractère historique. D'ailleurs, à ce qu'il paraît, les récits récents d'enlèvement feraient état d'extra-terrestres nus, ce qui tendrait à démontrer que le discours s'est adapté pour répondre à cette naïveté qui permettait de le débusquer.
Mais quelle horreur de devoir vivre avec des souvenirs d'enlèvement extra-terrestres, et qu'en plus ces souvenirs soient le summum parodique du kitsch et du mauvais goût hollywoodien... J'aimerais encore mieux être enlevé par des anges et avoir en moi des souvenirs de Raphaël ou de Véronèse. Ou être enlevé par des carrés rouges et me souvenir de Mondrian ou de Norman McLaren... Ce qui, sans déconner, m'est d'ailleurs totalement arrivé... Je lèverai un jour le voile là-dessus.
Lien vers l'article "The Wort Dressed Gray List" par Martin S. Kottmeyer.
4 commentaires:
...et moi qui pensais que ce n'était que la mode vestimentaire à laquelle s'identifiait les extra-terrestres qui était simplement en avance de quelques longueurs sur la nôtre.
Pertinent comme propos. Rappele-toi les uniformes que portaient les visiteurs de la série télé "V" (des "chiennes de shop" oranges, des lunettes à-la-Lady-Gaga): typiquement années-80! ehe
Je serais curieux d'entendre l'avis de Lagarfeld, Christian Lacroix ou plus près de nous Dubuc sur les tendances qui nous attendent dans les 50-100 prochaines années. Qui sait, le jour du premier contact, peut-être adopterons-nous à notre grande surprise la chienne orange... ; p
Les extra-terrestres, c'est rétro-futuriste. D'ailleurs on en voyait toujours plein avant au bar du marché aux puces langelier en train d'écouter les spectacles country.
Je me souviens bien. Donc...lorsqu'ils ont fermé le marché/bar pour mauvaise hygiène, c'était une couverture du SCRS? ; p
C'est accepté dans le Robert 2009 d'utiliser plutôt le terme "alien"?
C'est un fait peu connu du grand public, mais les hommes en noir sont débarqués après qu'on ait retrouvé des trophées de quille, des cendrier du rocher percé et des bocks de labatt 50 au milieu des cercles de culture à l'est de Salisbury dans le Wiltshire, soit à plus de 5600 km du marché aux puces Langelier.
Bon ça y est, de ressortir cette histoire m'a foutu la pétoche. Je dormirai pas encore cette nuit.
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