Parce qu’elle est essentiellement un art du langage, la littérature a toujours été fascinée par le paradoxe du silence qu’elle ne peut dire qu’à la condition de le briser par la parole. Même l’écriture n’arrive au silence que par diffraction, en créant une scène interdite à la lecture muette. Les arts de l’image (dessin, peinture) en revanche, sont par avance muets mais néanmoins obsédés par le blanc, par la représentation d’une absence où il n'y aurait rien à voir. Comme roman graphique situé à cheval entre le roman et l’image, Apnée trouve admirablement bien cet espace où il devient possible à la fois de raconter le silence intérieur et de représenter le vide que celui-ci crée, à partir de ce point hors de soi dans lequel nous pousse ces apocalypses intimes catastrophiques et invisibles aux autres.
Zviane, Apnée, Pow Pow, 2010, 82 pages.
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