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dimanche 10 mars 2013

Fabien Cloutier, Sacrifice

En tant que portrait de groupe, Sacrifice rappelle l'amalgame cher à Michel Tremblay des mythes grecs et du petit peuple. Ce sont ici les Ménades déchiquetant Orphée qui sont évoquées par ce public anonyme et sinistre des radios poubelles qui descend dans la rue pour lyncher les joueurs du Canadien après une défaite de trop. L'intrigue peut paraître anecdotique et légère, mais la langue violente et vulgaire que Cloutier invente et déploie nous met en contact avec cette partie sombre de l'identité québécoise que nous préférerions ignorer, cette tentation honteuse de l'extrême droite et du totalitarisme qui reparaissait partout au printemps 2012. Au moment de cette crise politique, l'humour profanatoire de la pièce donnait alors au public le minuscule décalage qui rendait supportable cette confrontation pourtant nécessaire.

Fabien Cloutier, Sacrifice, Le Monstre sacré, Zoofest et Québec, 2012.

Photo: Simon Douville

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