Il ne serait peut-être pas exagéré d'affirmer que Document 1 découvre un univers qui a jusqu'ici échappé à notre imaginaire collectif : celui des marginaux geeks qui vivent sur leur ordinateur cette existence prospère en expérience et en culture qu'ils n'auraient jamais les moyens de se payer. Pourquoi cette figure pourtant répandue dans notre société se découvre-t-elle à nous dans un roman et pas au cinéma ou à la télévision? Parce que le roman semble encore à l’abri de cette dictature du droit d’auteur qui attire la censure des marques de commerce, des noms de produit, et d’oeuvres, de toute cette culture marchande que s'approprient les personnages de Blais qui n’en ont rien à faire parce qu'ils n'ont rien à perdre. Ils s'abîment joyeusement dans l’information parce qu'ils ont le temps que plus personne n'a les moyens d'avoir.
François Blais, Document 1, L’Instant même, 2012.
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